A peine démarrée ce mardi, la session extraordinaire de l’Assemblée nationale a été « suspendue » pour reprendre mercredi, les débats ayant été très houleux sur le projet d’ordre du jour, a constaté un journaliste de l’Agence Savoir News.
Ce projet d’ordre du jour, prévoit notamment « l’examen du projet du budget de l’Assemblée nationale/gestion 2018 », le « compte rendu de la séance de clôture de la première session ordinaire de l’année 2017 » et des « communications ».
Après l’ouverture de la session par le président de l’Assemblée nationale Dama Dramani et lecture du projet d’ordre du jour, les débats ont aussitôt démarré sur ledit projet d’ordre du jour.
Le premier à ouvrir le bal, Jean Pierre Fabre, chef de file de l’opposition: « Comme le savez, depuis plusieurs semaines, notre pays traverse une situation de tension liée à l’absence des réformes prescrites par l’APG (Accord Politique Global). L’attention du peuple togolais aujourd’hui, est polarisée sur les réformes. A notre sens, nous pensons que l’Assemblée nationale doit se pencher sur les réformes. Alors le projet de loi qui nous est soumis est totalement en déphasage par rapport au moment que nous vivons ».
D’autres députés de l’opposition Aimé Gogué, Jean Kissi, François Nagbandja Kampatib, Dodji Apévon et Me Isabelle Améganvi ont abondé dans le même, appelant à une « suspension » de la séance.
Niet, a rétorqué Christophe Tchao, président du groupe Parlementaire UNIR (Union pour la République/ Parti au pouvoir).
« Bien vrai, vu la situation que traverse le pays, nous sommes tous appelés à contribuer à l’apaisement du climat. Mais, nous pensons que chacun doit jouer son rôle. La session a été convoquée par une conférence des présidents depuis le 18 août dernier, bien avant le début des manifestations. Et nous devons communiquer et bien informer la population. Nous avons la maîtrise de notre ordre du jour et personne ne peut nous imposer quelque chose. Dans cette salle, nous avons toujours martelé que nous devons respecter notre règlement intérieur. Si tel est le cas, soit on modifie le règlement intérieur ou bien on laisse la conférence des présidents convoquée demain, faire son travail. Ce débat n’a même pas raison d’être », a-t-il martelé, avant d’ajouter : « nous sommes des légalistes, conformons-nous à nos lois ».
Au fil des interventions, la tension ne faisait que monter. Certains députés — parfois très irrités — n’hésitaient pas à interrompre leur collègue qui a la parole.
Situation qui a finalement poussé le président de l’Assemblée nationale a demandé une « suspension de 10 minutes » pour une concertation.
Alors, il s’est retrouvé dans son bureau avec certains députés (pouvoir et opposition). Après près d’une demi-heure de tractations, « les positions n’ont pas varié », a annoncé M.Dramani (de retour dans la salle).
« Au cours de la concertation, les débats n’ont pas varié. Et comme l’Assemblée nationale a la maîtrise de son ordre du jour, la séance d’aujourd’hui est suspendue. Elle reprendra demain, après la conférence des présidents qui se penchera sur le projet de loi du gouvernement », a-t-il précisé.
Donc en clair, le projet de loi introduit par le gouvernement sera présenté mercredi à la conférence des présidents, qui à son tour, l’affectera à la commission des lois constitutionnelles.
En plus, la proposition de loi largement débattue récemment au Parlement, sera également sur la table de la conférence des présidents, a ajouté M. Dramani.
Précisons que le projet de loi, adopté le 5 septembre par le gouvernement en Conseil des ministres, consacre la « limitation des mandats et le mode de scrutin à deux tours ».
Le pays a été secoué ces derniers jours par des manifestations à l’appel d’un regroupement de 14 partis politiques de l’opposition, pour exiger le retour à la constitution de 1992 et le vote des togolais de la diaspora.
Ces partis politiques avaient convié leurs militants au siège du Parlement ce mardi, pour « dire Non » au projet de loi.
Mais aucune manifestation n’a été enregistrée, la zone étant fortement cadrée par des forces de l’ordre.
Par ailleurs, la coalition a également appelé les populations de Lomé et de ses environs à prendre part à un meeting d’informations et d’explications sur ce projet de loi et sur l’actualité politique le vendredi 15 septembre au terrain du bas fond du collège Saint Joseph, à partir de 14H. FIN
Junior AUREL
www.savoirnews.net, l’info en continu 24H/24