La troisième édition de la « foire aux droits de la femme » a été officiellement ouverte ce mardi à Lomé par Mme Claudine Otimi (Conseillère technique de l’action sociale, de la promotion de la femme et de l’alphabétisation), a constaté une journaliste de l’Agence Savoir News.
Initiée par le Groupe de Réflexion et d’action Femme, Démocratie et Développement (GF2D) avec l’appui technique et financier du Fonds des Nations Unies pour la Popularisation (UNFPA), la « foire aux droits de la femme » a pour objectif de faire du respect des droits des femmes, une réalité pour leur bien-être et pour le développement de leurs communautés.
Elle permettra également de renforcer les capacités des femmes à jouir et à défendre leurs droits civils, politiques et socio-économiques, de favoriser un cadre de collaboration multi-acteurs et multisectoriels en vue de la prise en compte intégrale des droits fondamentaux femmes.
Étaient présents à cette cérémonie d’ouverture Mme Michelle Aguey (secrétaire générale du GF2D), des magistrats, avocats, notaires et huissiers ainsi que des représentants de la société civile et institutions œuvrant dans l’autonomisation de la femme.
Cette foire qui se déroule sur l’esplanade du marché de Hédzranawoé, fermera ses portes le 24 août.
Pour la secrétaire générale du GF2D, bien que la constitution togolaise affirme l’universalité des droits humains, sans discrimination de sexe, les femmes togolaises ont beaucoup de difficultés à jouir effectivement de leurs droits civils, économiques, sociaux et politiques.
« D’après les données statistiques de 2010, le Togo compte 53,7% de femmes parmi la population active contre 46,3% d’hommes. Elles constituent donc une force économique sur laquelle compter pour la croissance et le développement de notre pays. Elles sont dans tous les secteurs de la vie économique particulièrement dans le commerce et l’agriculture, mais elles sont très faiblement représentées dans les instances de décision », a souligné Mme Michelle Aguey.
« Ce constat est le reflet de notre système social basé sur la discrimination qui condamne souvent les femmes et les jeunes filles à des emplois précaires et mal rémunérés et ne permet qu’à une faible proportion d’entre elles d’atteindre des postes élevés », a-t-elle dénoncé.
« Conscient du fait que la lutte pour l’autonomisation de la femme demande des actions holistiques avec une approche basée sur le respect des droits de la femme à tous les niveaux, le GF2D s’est proposé d’organiser dans la cadre de la célébration de la journée de la femme africaine depuis trois ans la +Foire aux droits de la femme+, afin de permettre aux femmes d’avoir une idée sur les droits », a-t-elle expliqué.
L’édition de cette année est placée sous le thème: « Autonomisation de la femme dans un monde en pleine mutation: Planète 50 50 », thème choisi par le Togo pour célébrer la journée de femme africaine célébrée le 31 juillet dernier.
« La foire aux droits de la femme est un carrefour du donner et du recevoir qui permettra à une majorité de femmes de trouver des réponses aux questions qu’elles se posent dans les domaines économique, juridique et médicale. Il s’agira au cours de ces trois jours, d’apporter une assistance juridique, médicale et sociale aux femmes, jeunes filles, mais également aux hommes et jeunes garçons qui sont dans le besoin et veulent bien se joindre à nous. Des conseils seront également donnés en gestion des activités génératrices de revenus, en création d’entreprises et en accès aux fonds de commerce », a précisé Mme Aguey.
La représentante de la ministre a pour sa part précisé que bien que les femmes représentent plus de 50% de la population togolaise et jouent un important rôle dans la société et dans l’économie du pays, elles ne sont pas à l’abri des discriminations, des violences et des exclusions dont elles font l’objet au quotidien.
Il n’est un secret pour personne que les femmes ont difficilement accès à la propriété par voie successorale, aux moyens de production, à la justice et aux soins médicaux appropriés qui s’avèrent être des indices de son autonomisation.
« Cette démarche du GF2D s’inscrit parfaitement dans la droite ligne de la politique du gouvernement qui ne cesse de mener des actions pour le mieux-être de la femme à travers la mise en œuvre des politiques, stratégies et actions telles que la Politique nationale pour l’équité et l’égalité de genre (PNEEG), le fonds national de la finance inclusive dont majoritairement les femmes, les actions en matière de réduction de la mortalité maternelle, infantile et néonatale et de la planification familiale », a souligné Mme Otimi.
Rappelons que le GF2D est une organisation non gouvernementale à but non lucratif créée en 1992.
Elle a pour vision d’un Togo, d’une Afrique et d’un monde où les femmes connaissent leurs droits et en jouissent pleinement, où les femmes libérées des contraintes et pesanteurs socioculturelles apportent leurs contributions au développement de la société et participent aux prises de décision sur un pied d’égalité avec les hommes et dans un esprit de partenariat. FIN
Abbée DJAGLO
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