Les réactions se sont multipliées au lendemain des manifestations synchronisées du Parti national Panafricain (PNP, Opposition) à Lomé et dans d’autres localités du pays, ayant fait deux morts (dont un par balle) à Sokodé (ville située à environ 336 au nord de Lomé), selon la direction nationale de la police.
Pour les organisateurs, ces manifestations ont fait plutôt sept morts.
Plusieurs blessés ont été enregistrés, ainsi que d’importants dégâts matériels, notamment à Sokodé.
L’Union pour la République (UNIR, parti au pouvoir), condamne « fermement les actes d’incivisme et les graves violences et agressions physiques, notamment ceux perpétrés contre les forces de l’ordre dans l’exercice de leurs missions de maintien de l‘ordre et de la sécurité, au service de tous ».
Le parti UNIR est viscéralement attaché aux libertés fondamentales et, notamment, à la liberté d’association et de manifestation. Ces libertés doivent s’exercer cependant de manière pacifique, dans la légalité et le respect des principes et des idéaux de la République et de la démocratie tels que consacrés par notre Constitution », souligne ce parti dans un communiqué rendu public.
L’UNIR « invite les partis politiques et les Togolais à cultiver l’esprit de fraternité et de tolérance, et à s’abstenir de tout comportement et acte préjudiciables à la paix et à la sécurité qui nuisent au progrès économique et social et à l’unité nationale ».
L’Alliance Nationale pour le Changement (ANC, principal parti de l’opposition), « condamne l’utilisation disproportionnée de la force et plus grave encore, des balles réelles, pour réprimer des manifestations pacifiques des populations aux mains nues, faisant à Sokodé des morts et de nombreux blessés graves ».
L’ANC « note que ces violences soigneusement préparées par le régime RPT/UNIR et annoncées sous forme de menaces par le ministre de l’Administration territoriale et celui de la Sécurité, comme seules réponses aux revendications légitimes des populations togolaises, procèdent de la détermination du régime RPT/UNIR à se maintenir au pouvoir contre la volonté du peuple souverain ».
Le parti de Jean Pierre Fabre « demande aux populations togolaises de se tenir prêtes pour répondre massivement à l’appel prochain des forces démocratiques pour mettre définitivement fin à ce régime qui reste désormais une curiosité en Afrique ».
La Convention Démocratique des Peuples Africains (CDPA, opposition) « condamne avec rigueur la répression sauvage de la marche » et « rend le chef d’Etat responsable de cette violence annoncée, qui malheureusement a fauché des vies ».
Ce parti « exhorte le chef d’État, chef des armées à prendre des mesures idoines pour empêcher les velléités de représailles corporatistes, sur des populations aux mains nues » et demande au gouvernement, « la libération des personnes détenues et l’arrêt des intimidations ».
Le Nouvel Engagement Togolais (NET, opposition) estime que la grande sortie des populations « est un signe, et ceux qui dirigent ce pays depuis des décennies devraient en tenir compte ».
« Les pertes en vie humaines, les blessés et les dégâts matériels sont la preuve que l’absence de dialogue pousse inexorablement l’homme, dos au mur, à recourir à des mesures extrêmes », souligne un communiqué signé du président de ce parti Gerry Taama.
Le NET « demande ainsi au gouvernement de prendre les mesures urgentes de désescalade, afin que le tissu national soit préservé ».
La Ligue Togolaise des Droits de l’Homme (LTDH), condamne une « répression policière préméditée, barbare, primitive et très sauvage ».
La Ligue « appelle toutes les populations togolaises à rester mobilisées et à s’associer à toute manifestation publique régulièrement organisée par les partisans acquis à la cause des réformes ».
Rappelons que le bilan des dégâts matériels (des manifestations), dressé samedi soir par le directeur général de la police le commissaire divisionnaire Têko Koudouovoh, faisait état de deux bureaux de police brûlés et d’autres saccagés par les manifestants.
Les manifestants ont également brûlé un véhicule de la gendarmerie, emporté deux armes et brûlé deux autres. Ils ont aussi emporté des munitions, a-t-il souligné. FIN
Junior AUREL
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