Le Combat pour l’Alternance Politique (regroupement de 5 partis de l’opposition) et le groupe de six (6 partis de l’opposition) ont décidé ce jeudi de se lancer « ensemble » dans la bataille pour contraindre le pouvoir en place à opérer les réformes politiques et à conduire avec célérité le processus de décentralisation.
Les responsables de ces deux blocs de partis, étaient face aux médias ce jeudi dans un grand hôtel de Lomé.
Cette sortie de ces partis vise surtout à mener les jours à venir, des actions pour « remobiliser les populations et de la diaspora ».
« Nous ne voulons plus commettre les erreurs du passé. Ce qui nous divise, nous le mettons de côté pour nous concentrer sur ce qui nous unit : la lutte pour les réformes « , a martelé Jean Pierre Fabre, chef de file de l’opposition.
« Notre arme aujourd’hui, c’est la souveraineté de la population et nous devons tout faire pour remobiliser cette population », a-t-il souligné.
L’opposition togolaise est divisée ces dernières années, car fortement minée par une guerre de leadership. La veille de la présidentielle d’avril 2015, elle étalé cette division à la face du monde, donnant surtout le champ libre au président Faure Gnassingbé.
« Nous avons fait de l’introspection et nous avons revu nos méthodes. Aujourd’hui, nous nous sommes engagés dans une démarche de recrédibilisation de l’opposition, afin de redonner à la population la conviction que nous pouvons demain être à la tête de la gestion des affaires du pays en toute responsabilité », a indiqué Nathaniel Olympio (président du Parti des Togolais).
« Nous ne sommes pas un groupe fermé et toute force politique qui croit à ce rassemblement comme levier pour la mobilisation du peuple, est attendu. Nous sommes dans une logique d’unité d’actions avec des objectifs bien précis : obtenir les réformes et donner corps à la décentralisation « , a pour sa part appuyé Mme Brigitte Adjamagbo Johnson de la Convention Démocratique des Peuples Africains (CDPA).
Au Togo, les réformes politiques constituent le principal sujet qui divise la classe politique (pouvoir et opposition).
Le Haut Commissariat à la Réconciliation et au Renforcement de l’Unité Nationale (HCRRUN) a tenu en juillet 2016, un atelier de réflexion et d’échanges sur ces réformes, rencontre ayant accouché d’un document de synthèse transmis au chef de l’État.
Plusieurs sujets qui ont toujours déchaîné des passions dans les milieux politiques notamment la limitation du mandat présidentiel (5 ans x 2) et le mode de scrutin (deux tours) ont été unanimement retenus par les participants dans ce document.
Par ailleurs, une commission mise en place par le chef de l’Etat, proposera un texte de réformes politique, institutionnelle et constitutionnelle. Mais, les membres de cette structure sont boudés par plusieurs partis de l’opposition.
Ces deux regroupements de partis de l’opposition, invitent le gouvernement à ouvrir « immédiatement » des discussions avec l’opposition, « afin de parvenir au consensus nécessaire à la réalisation des réformes sur lesquelles une réflexion plus approfondie doit être menée ».
Ces réformes, poursuivent-ils, portent notamment sur le fonctionnement régulier des institutions républicaines, le respect des droits humains, la sécurité et la paix publiques, le caractère républicain de l’armée et des forces de sécurité, le régime politique, la nomination et les prérogatives du Premier ministre.
Chrystelle MENSAH/ Rédaction
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