De fortes pluies se sont abattues ce week-end dans le nord-est du Nigeria, région affectée par le conflit contre Boko Haram, détruisant un millier de logements et aggravant les conditions de vie d’au moins 4.300 personnes, selon les Nations Unies.
L’Organisation internationale pour les Migrations (OIM) a annoncé dimanche avoir réalisé un bilan « d’urgences » dans 44 camps de déplacés de l’Etat du Borno, coeur de l’insurrection du groupe jihadiste nigérian, pour repérer les dommages causés par le début de la saison des pluies.
« En réponse immédiate à la tempête qui s’est abattu les 2 et 3 juin, l’OIM a mené une enquête d’urgences dans les camps de déplacés et les habitations précaires à Jere, Kaga, Konduga et Maiduguri pour établir le niveau des destructions », affirme un rapport de l’agence onusienne publié dans la nuit de samedi à dimanche.
Selon l’OIM, plus de 4.300 personnes ont vu leur conditions de vie détériorées après ces premières pluies violentes. Le vent a détruit ou endommagé un millier d’habitations dans les zones recensés. « La saison des pluies commence seulement », explique à l’AFP Henry Kwenin, coordinateur d’urgences pour l’OIM. « Elles vont continuer encore trois ou quatre mois. La priorité est de renforcer les structures d’abris, construire des systèmes d’évacuations des eaux et des lieux sécurisés dans les camps où les personnes peuvent se réfugier en cas de tempêtes », ajoute-t-il.
Selon l’OIM, une personne a perdu la vie dans le camp de Bakasi à Maiduguri.
« Cela a commencé avec une tempête de sable, et ensuite les pluies se sont abattues pendant 2 heures (vendredi après-midi) sans s’arrêter », a rapporté à l’AFP un habitant de Pompomari, quartier voisin du camp, proche de l’aéroport. « Les abris sont construits avec des branches, ce qui les rend très vulnérables aux intempéries », a-t-il ajouté.
« Les pluies continuent, je peux confirmer qu’il y a eu des dégâts, mais je n’ai pas d’information sur le nombre de victimes », a confié Abdulkadir Ibrahim, porte-parole de la Nema (agence nationale de la gestion des urgences) pour le Borno.
Dans cette région dévastée par huit années de conflit, où la majorité des routes restent inaccessibles pour des raisons de sécurité, « la communication est un immense défi », reconnaît M. Kwenin, soulignant que le travail de recensement dans des dizaines de camps supplémentaires, continue.
Le conflit entre l’armée et le groupe jihadiste de Boko Haram a fait plus de 20.000 morts et 2,6 millions de personnes ont du quitter leur foyer depuis 2009. Plusieurs centaines de milliers de personnes se sont réfugiés dans la capitale du Borno, Maiduguri.
SOURCE : AFP