Acteurs et représentants des services financiers décentralisés, ainsi que les partenaires techniques et financiers du Togo se sont retrouvés ce vendredi à Lomé dans le cadre de la présentation des résultats de l’étude diagnostic de l’inclusion financière au Togo, a constaté une journaliste de savoir News.
L’ouverture des travaux a été présidée par Mme Victoire Tomégah-Dogbé (ministre du développement à la base, de l’artisanat, de la jeunesse et de l’emploi des jeunes) en présence de Mme Khardiata Lo N’Diaye (coordonnatrice du système des nations unies au Togo).
Cette étude — réalisée par le cabinet ACR avec l’appui technique et financier du PNUD et de l’UNCDF — se situe dans le cadre de l’élaboration du processus « Making Acces to financial services Possible/Rendre Possible l’Accès de Tous aux Services Financiers (MAP) », qui va aider le Togo à disposer d’une stratégie nationale d’inclusion financière.
Cette étude diagnostic rend donc compte de l’offre et de la réglementation des services financiers au Togo. Elle a révélé que 40% de la population togolaise est exclue des services financiers. La ville est le point de concentration des services financiers contrairement aux zones périurbaines et rurales. L’épargne est le produit financier le plus utilisé, mais demeure majoritairement dépendant des canaux informels qui concernent 23% des épargnants.
La fourniture de l’offre est concentrée sur ceux qui ont un emploi formel. Des segments clés comme l’agriculture, les PME informels et les personnes à charge sont faiblement couverts par les services financiers.
En ce qui concerne la réglementation du secteur, son caractère régional offre une certaine sécurité et stabilité au secteur.
« Le processus MAP est un processus qui permet au Togo de disposer d’une stratégie d’inclusion financière, et pour réaliser cette stratégie il faut conduire des diagnostics qui se font en deux étapes. D’abord il faut apprécier la demande, et ensuite évaluer les offres de services. La rencontre d’aujourd’hui nous permet donc de disposer des données recueillies sur les enquêtes qui ont été menées pour que nous puissions coller le constat qui a été fait au niveau des offres de services à la demande de la population. L’objectif est que sur la base de ce diagnostic, nous puissions disposer d’une stratégie d’inclusion financière. Il y aura donc une feuille de route qui sera proposée à tous les partenaires techniques et financiers », a souligné la ministre du développement à la base.
« Au niveau de l’offre de service, nous avons 87 SFD, et sur ces 87, il y a 10 qui couvrent plus de 95% du territoire. Nous avons 13 banques, 12 compagnies d’assurances, 2 compagnies de téléphonies mobiles qui offrent la monnaie électronique, 4 opérateurs de transfert d’argent et l’organe réglementaire des services financiers. Que ce soit l’offre, la demande ou la réglementation, il y a toujours des choses que nous devons améliorer pour pouvoir hisser l’inclusion financière à un niveau que nous devons déterminer à la fin du processus », a précisé pour sa part Mme Euphrasie Kouamé (consultante finance inclusive -MAP Afrique centrale et de l’Ouest de l’UNCDF).
Au Togo, a-t-elle poursuivi, ce n’est pas que les gens ne veulent pas des crédits, mais ce sont les produits qui sont offerts qui ne répondent pas aux besoins, aux aspirations et aux attentes de la population.
« Aujourd’hui grâce à cette étude, nous connaissons désormais tous ces problèmes. Il faut maintenant proposer des produits répondant à ces besoins », a ajouté Mme Euphrasie Kouamé.
Pour Mme Khardiata Lo N’Diaye, l’engagement du gouvernement togolais pour la finance inclusive représente une source de motivation pour le système des Nations-Unies, à mobiliser l’expertise et les outils de qualité pour faciliter l’élaboration d’une stratégie nationale d’inclusion financière à travers le processus MAP.
Par ailleurs l’étude recommande entre autres, l’amélioration de la disponibilité et de la fourniture de crédit, l’amélioration de la gestion des risques pour le consommateur, la facilitation de l’épargne, l’amélioration de la disponibilité et de l’accessibilité au financement agricole ainsi que l’élargissement de l’utilisation des paiements.
Précisons qu’aujourd’hui 718 mille personnes sont couvertes par le fonds national de la finance inclusive après 3 ans de mise en œuvre, pour un crédit de plus de 32 milliards.
Les renouvellements de crédit sur la même période s’élève à 20 milliards de F CFA ce qui élève à 52 milliards de F. CFA le coût total de la finance inclusive au Togo. FIN
Chrystelle MENSAH
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