Près de 2.900 migrants ont été secourus jeudi en Méditerranée, dont 2.300 d’entre eux faisaient route vers l’Italie et près de 580 ont été reconduits en Libye, ont annoncé les gardes-côtes italiens et libyens.
A Tripoli, la Libye, pressée par l’Union européenne d’intercepter plus de migrants, a demandé à l’Italie d’armer les vedettes de ses gardes-côtes afin de pouvoir faire face aux trafiquants.
Dans les eaux internationales au large des côtes libyennes, les gardes-côtes italiens ont annoncé avoir coordonné le secours de 2.300 migrants embarqués sur dix barques en bois et 12 canots pneumatiques. Ils ont été pris en charge par des navires des gardes-côtes italiens, de l’opération navale européenne Sophia et d’ONG.
Médecins sans frontières a ainsi diffusé des images de centaines de migrants épuisés et soulagés sur le pont de son navire Prudence, qui faisait route vers Augusta, en Sicile, avec 743 passagers. Parmi eux, 78 femmes et 55 jeunes enfants, le plus petit âgé de six semaines.
Deux autres embarcations parties de Libye n’ont cependant pas atteint les eaux internationales.
Au large de Sabratah, à 70 km à l’ouest de Tripoli, 463 migrants ont été secourus à bord d’une embarcation en bois dont le moteur était tombé en panne, à annoncé à l’AFP le général Ayoub Kacem, porte-parole de la marine libyenne.
Au large de Garaboulli, à 60 km à l’est de la capitale, les gardes-côtes libyens ont secouru 120 personnes originaires d’Afrique sub-saharienne, à la dérive après que des hommes armés ont volé le moteur de leur canot.
C’est pour faire face à ces hommes armés que la Libye, encore sous le coup d’un embargo sur les importations d’armes imposé par l’ONU depuis la révolution de 2011 contre Mouammar Kadhafi, réclame des armes sur les vedettes que l’Italie est en train de fournir à ses gardes-côtes.
Six de ces vedettes ont été remises lundi et quatre autres sont encore prévues bientôt.
« Ces vedettes ne sont pas équipées d’armes. Nous ne pouvons pas patrouiller avec (celles-ci), en présence de trafiquants de plus en plus armés », a déclaré en conférence de presse Abdallah Toumia, un haute responsable de la marine.
Les migrants interceptés ou sauvés par les gardes-côtes libyens sont souvent détenus dans des centres de rétention en vue d’un rapatriement dans leur pays. Beaucoup se retrouvent cependant replongés dans le circuits des extorsions et des violences organisés par les réseaux de passeurs.
Depuis le début de l’année, l’Italie a vu arriver plus de 45.700 migrants sur ses côtes, soit une hausse de plus de 30% par rapport à la même période l’année dernière, selon un bilan du ministère de l’Intérieur qui ne prend pas en compte les migrants secourus jeudi.
Mais au moins 1.229 personnes ont trouvé la mort cette année au large de la Libye, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), soit une pour 39 personnes secourues.
SOURCE : AFP