Le Maroc, qui vient de faire son retour à l’Union africaine (UA), ne « reconnaitra jamais » la République arabe sahraouie démocratique (RASD), a déclaré à la presse le ministre marocain délégué aux Affaires étrangères, Nasser Bourita.
« Non seulement le Maroc ne reconnait pas -et ne reconnaitra jamais- cette entité fantoche, mais il redoublera d’efforts pour que la petite minorité de pays, notamment africains, qui la reconnaissent encore, fasse évoluer leur position dans le sens de la légalité internationale et des réalités géopolitiques », a affirmé M. Bourita, dans un entretien dimanche avec le site d’info en ligne Le Desk.
« Le retour du Maroc au sein de sa famille institutionnelle continentale ne changera rien dans nos positions immuables concernant la marocanité du Sahara », a souligné M. Bourita, cheville ouvrière de la diplomatie marocaine.
Le Maroc a réintégré l’UA lundi au cours d’un sommet à Addis Abeba, qui a vu 39 chefs d’Etat africains sur 54 se prononcer en faveur de ce retour.
Le royaume avait quitté l’organisation en 1984 pour protester contre l’admission de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) proclamée par le Front Polisario au Sahara occidental, un territoire que Rabat contrôle dans sa grande majorité et considère comme sien.
Le sommet d’Addis Abeba a donné lieu à une intense bataille diplomatique, les principaux soutiens du Polisario -Algérie et Afrique du Sud en tête- ayant tenté de s’opposer à la réintégration du Maroc.
« Les soutiens du Polisario ont tout fait pendant des mois pour contrer notre retour, et ce jusqu’à la dernière minute », a commenté à l’AFP une source diplomatique haut-placée.
« Le sommet d’Addis a été pour eux un camouflet, ils rament aujourd’hui pour présenter cet échec comme un succès », a ironisé cette source.
Le Polisario et ses soutiens affirment que le retour du Maroc au sein de l’UA vaut une reconnaissance des frontières de la RASD.