L’ours de Berlin décoré par l’artiste togolais Sokey Edorh a été dévoilé jeudi soir à Lomé lors d’une soirée dans les locaux de l’Ambassade de l’Allemagne au Togo, a constaté une journaliste de l’Agence Savoir News.
L’ours de Berlin est le symbole de la ville de Berlin depuis le Moyen âge et figure sur ses armoiries et son drapeau. La cérémonie s’est déroulée en présence des ambassadeurs Christoph Sander (Allemagne), Nicolas Berlanga-Martinez (Union européenne) et Marc Fonbaustier (France).
Selon M. Sander, l’ours de Berlin symbolise l’esprit de cosmopolitisme, l’esprit de liberté, l’esprit d’amabilité et d’optimisme et de la joie de vivre parce qu’à l’issue de la deuxième guerre mondiale, Berlin était divisé en 2 : il y a donc deux ours, un pour chaque côté du mur. Et c’est l’ours ouest-allemand qui devient l’emblème du Berlin réunifié : un ours de profil, libre, costaud, griffu, vaillant comme il se doit pour le symbole d’une capitale.
« Apprenons à mieux nous connaître, ainsi nous pourrons mieux nous comprendre et avoir davantage confiance les uns envers les autres et mieux vivre ensemble : tel est le message transmis par l’ours de Berlin. Pour créer son propre ours, l’Ambassade d’Allemagne au Togo a lancé un concours à l’endroit des jeunes professionnels d’art pour décorer cet ours de Berlin » a-t-il expliqué.
En 2016, un concours axé sous le thème « Art de la tolérance » a été organisé en collaboration avec Goethe Institut à Lomé pour décorer cet ours de Berlin qui est le symbole de la liberté.Ce concours était destiné aux professionnels d’art qui ont de l’expérience dans la peinture ou la décoration. Au total 10 propositions ont été retenues. A l’arrivée, l’Ours décoré par M. Sokey Edorh a été sacré meilleur.
« Longtemps, l’histoire a dénié l’écriture à l’Afrique. Pour remédier à cela, j’ai créé mon alphabet. Chaque signe est symbolique, interprétant les adages, les pensées et les idées des peuples Ewe, Ashanti, Akan, Fon et Dogon. Ainsi, j’ai couvert l’Ours de la tolérance de ces signes : L’Ours de Berlin a accepté notre civilisation africaine et l’Afrique accepte aussi d’aller couvrir l’ours » a expliqué Sokey Edorh.
« La matière que j’ai utilisée pour la décoration est en résine. Je l’ai couvert des écritures que j’appelle l’alphabet africain ou dogon pour que l’histoire reconnaisse que l’Afrique a des signes qu’on peut transformer en écritures », a-t-il souligné.
Artiste peintre de nationalité togolaise, Edorh Sokey est né à Tsévié en 1955. Il a étudié aux Beaux-Arts de Paris et a participé à plusieurs expositions en Afrique, en Europe et aux USA.
Il a à son actif, plusieurs prix et distinctions. Ses créations s’inspirent des liens qu’il entretient avec la nature et son vécu quotidien.
Il utilise la latérite, avec laquelle il construit ses formes et idéogrammes qu’il nomme « Alphabet Dogon ». FIN
Abbée DJAGLO
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