COP 22 : Début lundi à Marrakech de la conférence, les débats porteront sur l’application de l’accord de Paris

La 22ème conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 22) s’est ouverte lundi à Marrakech (Maroc), rencontre pouvant permettre aux dirigeants du monde de s’accorder sur les conditions d’application de l’accord de Paris, adopté en décembre 2015.

La cérémonie d’ouverture s’est déroulée en l’absence Roi Mohammed VI en visite au Sénégal. Étaient présents : des délégués, des observateurs, ainsi que d’éminentes personnalités dont la ministre française de l’environnement Mme Ségolène Royal (présidente de la COP21) et le ministre marocain des affaires étrangères (président de la COP 22) Salaheddine Mezouar.

Le début des travaux a été marqué par plusieurs interventions dont celles de Mme Royal et de M. Mezouar.

« Ce qui est en jeu n’est pas seulement le changement du climat, mais une question de civilisation et de développement économique », a déclaré M. Mezouar.

« Paris nous a donné l’engagement mondial pour le changement climatique, la COP22 à Marrakech nous donnera une action climatique encore plus ambitieuse. Nous devons tous être à la hauteur de ce défi et soutenir les pays les plus vulnérables dans la lutte contre le changement climatique », a-t-il souligné.

La ministre française de l’environnement a de son côté, a plaidé pour une justice climatique lors des négociations de cette COP22, surtout pour l’Afrique : « c’est de la fierté et de l’émotion que je ressens. Encore une fois je demande la justice climatique pour le monde et en particulier en Afrique, et c’est le grand défi de cette conférence. La COP22 est une COP africaine ».

A en croire Mme Ségolène Royal, l’Afrique est le continent qui « subit le plus le changement climatique sans en être responsable ».

Elle a rappelé au passage le nombre ayant signé ou ratifié l’accord de Paris. Quelque 192 Etats ont signé cet accord de Paris, dont 100 l’ont déjà ratifié.

« Je lance un appel aux pays qui n’ont pas encore ratifié à le faire avant la fin de l’année », a-t-elle lancé, avant de passer le relais à Salaheddine Mezouar, qui préside la COP 22.

Parmi les pays qui ont signé l’accord de Paris figure le Togo. Le chef de l’État togolais Faure Gnassingbé avait signé le document en septembre dernier à New York.

L’article 2 de l’accord de Paris (point important) précise que le réchauffement devra être contenu « bien en deçà de 2°C » par rapport à l’ère pré-industrielle (nous sommes déjà à + 0,8°C) et que des efforts devront être réalisés pour tenter de rester en-dessous de 1,5°C, conformément à ce que demandaient les pays les plus vulnérables au réchauffement (à commencer par les petits États insulaires menacés par la montée du niveau des mers).

C’est un symbole important même si les spécialistes du climat s’accordent à dire que le franchissement de la barre des 1,5°C est inéluctable.

Le 3 novembre dernier, le directeur du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) a tiré la sonnette d’alarme sur les engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre des États qui ne parviendront pas à atteindre l’objectif fixé par l’Accord de Paris.

Il faut « de toute urgence et radicalement » réduire les émissions de gaz à effet de serre, qui sont à l’origine du réchauffement climatique, pour éviter « une tragédie humaine », avait averti Erik Solheim.

« Si nous ne commençons pas à prendre des mesures supplémentaires dès maintenant, dès la conférence de Marrakech (COP22), nous finirons par pleurer devant une tragédie humaine évitable (…) Nous avançons dans la bonne direction. Mais ce n’est pas encore assez, si nous voulons avoir une chance d’éviter un dérèglement climatique majeur », avait-il précisé. FIN

De Marrakech, Nicolas Ekué KOUDOHAH/Rédaction

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