Culture : Des chefs et prêtres traditionnels en conclave pour améliorer les rites coutumiers de veuvage

Une centaine de chefs et prêtres traditionnels se sont retrouvés ce mardi à Lomé, afin de réfléchir sur les voies et moyens visant à améliorer les rites coutumiers de veuvage au Togo, a constaté une journaliste de l’Agence Savoir News.

Cette rencontre a été organisée par l’ »Ong Alafia », grâce à l’appui financier du fond africain pour le développement de la femme.

Il s’agit d’un forum de plaidoyer visant à inviter ces gardiens des us et coutumes à revoir leurs stratégies, afin d’améliorer les rites de veuvage notamment ceux qui violent les droits humains en particulier ceux de la femme.

Avilissantes et dégradantes, certaines pratiques, doivent être supprimées, parce qu’elles portent atteinte à la dignité humaine.

Le veuvage constitue une pratique discriminatoire en ce sens que dans certaines communautés, les hommes n’y sont pas soumis et même dans les cas où ils se soumettent, contrairement aux femmes, ils ne subissent que des cérémonies très brèves et symboliques.

Dans pratiquement toutes les communautés togolaises, la femme qui perd son mari doit se soumettre aux rites du veuvage. Enfermée dans la chambre et privée de lumière pendant une durée variant suivant les régions et comprise entre 7 et 21 jours, la femme qui subit les rites du veuvage se voit le crâne rasé, elle doit être de torse nu – parfois pour tout vêtement, elle n’est autorisée qu’à porter un cache-sexe – et dormir à même le sol.

« Sensés être symboliques, les rites de veuvage se sont transformés en des pratiques de torture pour la femme avec des formes de violences sur fond de vengeance de la famille du défunt sur la veuve.
Celle-ci est sujette à des privations, des souffrances, des humiliations, des brimades, des rites de purifications sur fond de culpabilisation de la veuve qui est des fois soupçonnée d’être coupable du décès de son conjoint », a dénoncé Mme Adjovi Tatey (directrice de l’Ong Alafia).

« La femme en sort meurtrie, traumatisée et porte des stigmates pendant longtemps. Il se pose alors la nécessité d’améliorer ces rites. C’est un plaidoyer que nous menons, car, il n’est pas aisé de laisser tomber des pratiques traînées durant plusieurs générations », a-t-elle souligné.

Pour Togbui Agokoli (président des chefs traditionnels du Togo), l’accent doit être mis sur la sensibilisation, afin d’améliorer ces rites ou trouver des alternatives à ceux qui dégradent l’image de la femme.

Précisons que plusieurs Ongs et chefs traditionnels se sont lancés ces dernières années dans la bataille, ce qui a entraîné des améliorations portant notamment sur les conditions déshumanisantes, la réduction du temps des cérémonies surtout pour les femmes exerçant une profession publique. FIN

Chrystelle MENSAH

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