Le journaliste d’investigation Newton Ahmed Barry, rédacteur en chef du bihebdomadaire privé L’Evénement, a été élu lundi président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) du Burkina Faso pour un mandat de cinq ans, a constaté l’AFP.
M. Barry a été élu à l’unanimité par les quinze membres de la Céni. Il remplace Me Barthélemy Kéré qui était à ce poste depuis dix ans et dont le mandat a expiré.
Journaliste reporter puis présentateur vedette à la télévision nationale du Burkina, M. Barry avait claqué la porte de la chaîne publique en 1998 pour protester contre l’assassinat du journaliste Norbert Zongo, une affaire qui avait ébranlé la présidence de Blaise Compaoré.
Newton Ahmed Barry avait alors rejoint comme journaliste d’investigation de l’hebdomadaire L’Indépendant de M. Zongo, avant de cofonder en 2001
L’Evénement, spécialisé dans les grands reportages et l’investigation, avec un autre ancien de L’Indépendant, Germain Bitiou Nama, un ami de longue date de Norbert Zongo.
Barry a annoncé lundi sa démission du poste de rédacteur en chef de son journal. Très critique envers le régime de Blaise Compaoré, chassé par une révolte populaire après 27 ans au pouvoir en octobre 2014, M. Barry s’est aussi montré virulent contre la « transition », le gouvernement intérimaire qui a succédé au régime Compaoré, et notamment contre le Premier ministre intérimaire Isaac Zida, numéro 2 du Régiment de sécurité présidentielle, l’ancienne garde prétorienne de Compaoré.
Convoqué à plusieurs reprises pour ses écrits devant les tribunaux, M. Barry s’est dit à plusieurs reprises menacé sous le régime Compaoré, les locaux de son journal ayant été cambriolés.
Réputé homme indépendant, M. Barry a indiqué qu’il allait travailler sur les questions « d’éthique (…) pour permettre au suffrage de s’exprimer dans toute sa sincérité ».
Le vote des Burkinabè de l’étranger, inscrit dans la loi électorale mais reporté lors des dernières élections présidentielle et législatives en 2015, sera l’une des préoccupations essentielles du nouveau bureau de la Céni.
Un référendum en vue de l’adoption d’une nouvelle Constitution est attendu d’ici la fin d’année ou début 2017, avant les prochaines élections présidentielle et législatives prévues en 2020.
Créée en 2000, la Céni est composée d’un bureau tripartite de quinze membres formé de cinq représentants de la majorité présidentielle, cinq de l’opposition et cinq de la société civile (religieux, chefs coutumiers et associations de défense des droits humains).
SOURCE : AFP