Officiellement ouvert lundi à Lomé, l’atelier de réflexion et d’échanges sur les réformes institutionnelles et politiques s’est achevé vendredi soir avec un document de « synthèse » des travaux transmis aux autorités, a constaté l’Agence Savoir News.
Les discussions ont été clôturées lors d’une cérémonie présidée par le ministre de justice et des relations avec les institutions de la République Pius Agbetomey.
Au moins 150 invités ont pris part à cette rencontre initiée par le Haut Commissariat à la Réconciliation et au Renforcement de l’Unité Nationale (HCRRUN).
Parmi ces derniers, des représentants des institutions de la République, des départements ministériels, de la société civile, des syndicats et des chefs traditionnels. Des leaders politiques, des universitaires, des juristes, ainsi que des professionnels des médias, ont également pris part aux discussions dans un grand hôtel de la capitale.
La rencontre devrait permettre aux participants d’avoir une « compréhension commune » du concept des réformes politiques et institutionnelles et une « idée claire » de l’implication des réformes dans le processus de réconciliation nationale.
Plusieurs sujets ont été abordés notamment la gouvernance locale, le régime politique, le mode de scrutin et le mandat présidentiel.
Au cours de la cérémonie de clôture, Mme Awa Nana Daboya (présidente du HCRRUN) a remis au ministre, le document de synthèse des cinq jours d’intenses travaux.
Le gouvernement examinera tous les points contenus dans ce document, a promis Pius Agbetomey, après réception dudit document.
« Le gouvernement continuera à jouer sa partition à la conduite du vaste chantier des réformes constitutionnelles et institutionnelles qui s’inscrivent dans la volonté commune des togolais, en vue de l’approfondissement et de la consolidation de la démocratie, du renforcement de l’Etat de droit et de la bonne gouvernance », a-t-il souligné.
Au Togo, la question des réformes a toujours déchaîné les passions, en raison de son caractère hautement politique. L’attention est surtout focalisée sur la limitation du mandat présidentiel et le mode scrutin.
Dans la constitution togolaise, le mandat présidentiel est illimité, depuis la modification des textes en 2002 par le Parlement. L’opposition se bat depuis des années pour un mandat de 10 ans au plus (5 ans x 2).
S’agissant du mode de scrutin, le président de la République est élu au scrutin uninominal à un tour. Ce mode de scrutin est fortement décrié par l’opposition qui appelle à un mode de scrutin à deux tours.
« Cet atelier nous a permis d’obtenir un consensus sur les points délicats qui opposent les uns et les autres. Nous allons procéder à un suivi de tout ce qui a été fait », a confié à l’Agence Savoir News Mme Kekeli Jeannine Agounke (société civile).
« Nous avons vécu un moment historique. Nous avons pu de façon générale, échanger sur les améliorations à faire pour que nos institutions, nos cadres juridiques répondent aux aspirations de la population, afin que les réformes à opérer prennent en compte non seulement nos propres réalités, mais aussi l’environnement international », a renchéri Mme Epiphanie Houmey Eklu-Koevanu (société civile).
« La société civile qui a pour mission de servir de pont entre le pouvoir publique et la population a, pendant cette assise, veillé à ce que les discussions portent essentiellement sur l’intérêt de la population et non des calculs politiques », a-t-elle précisé.
Certains partis politiques dont l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC, principal parti de l’opposition) de Jean Pierre Fabre ont décliné l’invitation du HCRRUN, qualifiant cette rencontre de « mise en scène grotesque », orchestrée par le pouvoir en place pour « distraire la population ».
Rappelons que le HCRRUN a été créée en mai 2014. Elle a pour mission notamment de procéder à la mise en œuvre des recommandations et du programme de réparation élaborés par la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR).
Le HCRRUN doit mener plusieurs actions notamment proposer toutes les mesures d’ordre législatif, réglementaire ou institutionnel intégrant des aspects des recommandations de la CVJR sur la lutte contre l’impunité, les garanties de non répétition et la réparation des victimes, proposer au chef de l’Etat, toutes les mesures susceptibles de faciliter la réalisation de son mandat et initier des actions de nature à contribuer à l’instauration d’un climat social et politique apaisé, nécessaire à la réconciliation nationale.
Cette Institution doit également promouvoir les valeurs de coexistence pacifique, la culture du dialogue et de solidarité et la participation des citoyens à la vie collective fondée sur l’acceptation des différences et gérer les fonds affectés au programme de réparations. FIN
Abbée DJAGLO/ Rédaction
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