Gabon : 19 candidatures déposées pour l’élection présidentielle d’août

Dix-neuf personnalités ont déposé leur candidature pour l’élection présidentielle au Gabon du 27 août, donnant lieu à des recours de l’opposition pour contester le dossier du président sortant Ali Bongo Ondimba, selon des sources concordantes mercredi.

Les 19 dossiers déposés à la date-butoir mardi doivent être validés par la Commission électorale (Cenap) au plus tard 30 jours avant la date du scrutin, a affirmé à l’AFP une source proche du gouvernement.

Deux des principaux partis d’opposition, l' »Union nationale » (UN) et le « Rassemblement héritage et modernité », qui accusent le chef de l’Etat sortant d’inéligibilité, ont affirmé avoir déposé mercredi près de 2.700 recours devant la Cenap pour contester sa candidature.

Ils affirment qu’Ali Bongo est un enfant nigérian adopté par l’ex-président Omar Bongo à la fin des années 1960 et l’accusent d’avoir falsifié son état-civil. Selon cette thèse, il ne peut pas être président en vertu de la Constitution, qui impose d’être né Gabonais.

« Je suis venue faire cette démarche comme des milliers d’autres Gabonais qui nous ont confié leurs recours pour dire non à l’imposture », a déclaré l’une des figures de l’UN, Chantal Myboto.

La liste électorale publiée la semaine dernière a recensé 628.124 électeurs, en baisse par rapport à la dernière élection présidentielle de 2009 (813.164 électeur). Ali Bongo avait alors été élu juste après la mort de son père, au pouvoir pendant 41 ans.

Selon une source au ministère de l’Intérieur, cette différence s’explique notamment par la mise en place de listes électorales biométriques en 2013: « Il y avait pas mal de doublons sur la liste de 2009, qui était seulement informatisée, c’est pourquoi nous avons tout repris à zéro avec la biométrie ».

À moins de deux mois du scrutin, pouvoir et opposition multiplient les invectives, laissant craindre une campagne tendue dans ce pays réputé calme de 1,8 million d’habitants.

Face au président Bongo, 57 ans, plusieurs anciens caciques du régime, aujourd’hui dans l’opposition, sont candidats, comme l’ex-président de la Commission de l’Union africaine Jean Ping, l’ancien président de l’Assemblée nationale Guy Nzouba Ndama, et l’ancien gouverneur de la Banque des Etats d’Afrique centrale, Casimir Oye Mba.

SOURCE : AFP