Les travaux de l’atelier national de réflexion et d’échanges sur les réformes institutionnelles et politiques se sont poursuivis ce jeudi à Lomé, a constaté une journaliste de l’Agence Savoir News.
Quelque 150 invités, prennent part à cette rencontre initiée par le Haut Commissariat à la Réconciliation et au Renforcement de l’Unité Nationale (HCRRUN).
Parmi ces derniers, des représentants des institutions de la République, des départements ministériels, de la société civile, des syndicats et des chefs traditionnels. Des leaders politiques, des universitaires, des juristes, ainsi que des professionnels des médias, prennent par également aux discussions dans un grand hôtel de Lomé.
Pour la journée de mercredi, plusieurs sujets ont meublé les débats, avec une communication et un grand panel. La communication a porté sur le thème : « De la démocratie et de la gouvernance locales ». Mensah Amlalo (expert national en décentralisation auprès du Ministère de l’Administration) a défini les concepts de démocratie locale, de gouvernance locale et de décentralisation, avant de faire le point des réformes entreprises depuis 2004 au Togo, mais dont le processus tourne actuellement au ralenti.
Selon lui, la République de demain, dans le cadre des réformes, devra nécessairement être dotée de gouvernements locaux forts, soucieux du bien-être socio-économique de leurs administrés.
Sur le même thème, Alhaji Yar (expert du Ghana), la décentralisation renvoie à la participation du peuple à sa propre gouvernance, condition de sa légitimité.
A en croire ce dernier, pour donner un sens réel à la démocratie locale, celle-ci doit être fermement ancrée dans un contexte pluraliste.
Cette communication a laissé place au grand panel axé sur le thème : « La République de demain face aux enjeux et défis ». Ce panel a été subdivisé en deux sous-Panels: « Les enjeux et défis de la mise en œuvre des réformes dans le processus de réconciliation nationale et de renforcement de l’Etat de droit : Expériences d’ici et d’ailleurs » et « Les enjeux et défis de la mise en œuvre des réformes dans le processus de réconciliation nationale et de renforcement de l’Etat de droit : emphase sur les réformes en cours ».
Le premier thème a été animé par MM. Kumélio Koffi Afandé (Juge à la Chambre d’Appel des Tribunaux Pénaux Internationaux pour l’ex-Yougoslavie et le Rwanda), Alhaji Yar (expert du Ghana) et Abdelhak Moussaddak (expert du Maroc).
Dans son exposé, Dr Afandé a indiqué qu’il est important de mener des réformes exhaustives, non personnalisées et adaptées aux réalités du Togo.
Le consensus doit toujours être l’objectif, car il est le mode le plus adapté à la recherche de la conciliation, le recours à la majorité ne devant intervenir que par défaut, a-t-il souligné.
Alhaji Yar (qui a abordé le volet +enjeux et défis+), a estimé que la réconciliation doit être juxtaposée aux décisions de justice, à l’arbitrage, à la conciliation et à la médiation.
Dernier intervenant, M. Moussadak (s’inspirant de l’expérience du Maroc), a surtout mis l’accent sur la recherche d’une large adhésion autour des recommandations, afin que le vent de la démocratie puisse « souffler durablement » au Togo.
Pour le deuxième sous-panel intitulé « Les enjeux et défis de la mise en œuvre des réformes dans le processus de réconciliation nationale et de renforcement de l’Etat de droit : emphase sur les réformes en cours », quatre autres personnalités étaient à la table d’honneur : MM. Palouki Massina (Secrétaire Général du Gouvernement) et Yaovi Sronvie (Président de la Cour d’Appel de Lomé), Me Rustico Lawson-Banku (Bâtonnier de l’ordre des avocats du Togo) et Mme Marcelline Mensah-Pierucci (Directrice de la consolidation de la démocratie au ministère de la Justice).
Dans son intervention, M. Massina a d’abord relevé un quiproquo entre les tenants du retour à la Constitution de 1992 et les défenseurs de la Constitution modifiée de 2002.
Selon lui, le processus de réformes devrait inclure toutes les couches sociales et tenir compte de notre histoire commune et de notre mémoire collective.
Me Sronvie a de son côté, dressé l’état des différentes réformes au sein du système judiciaire depuis 2005. Il a déploré l’absence du fonctionnement effectif de la justice administrative.
Abondant dans le même sens, Me Lawson-Banku a appelé à la préservation de l’indépendance de la Justice. Mme Mensah-Pierucci a pour sa part, plaidé pour l’ancrage des réformes politiques et institutionnelles, notamment à travers l’émergence d’une nouvelle citoyenneté.
La journée de ce jeudi sera marquée par un seul grand panel sur le thème : « Les rôles et les responsabilités des acteurs et parties prenantes dans le processus de réformes ».
Ce panel est également subdivisé en deux sous-panels : « Approches du politique et de l’armée » et « Les rôles et les responsabilités des acteurs et parties prenantes dans le processus de réformes : Approches du chercheur ». FIN
En Photo : Wiyao Evalo (premier rapporteur du HCRRUN), lors du point de presse.
Abbée DJAGLO
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