Le Premier ministre Sélom Komi Klassou a officiellement donné ce lundi à Lomé, le top des discussions au sein de l’atelier de réflexion sur le concept des réformes politiques et institutionnelles à opérer au Togo, a constaté l’Agence Savoir News.
Quelque 150 invités, prennent part à cette rencontre initiée par le Haut Commissariat à la Réconciliation et au Renforcement de l’Unité Nationale (HCRRUN).
Parmi ces derniers, des représentants des institutions de la République, des départements ministériels, de la société civile, des syndicats et des chefs traditionnels.
Des leaders politiques, des universitaires, des juristes, ainsi que des professionnels des médias, prennent par également aux discussions dans un grand hôtel de Lomé.
Quatre temps forts ont marqué la cérémonie d’ouverture des travaux : une courte prière de Mgr Nicodème Barrigah (Évêque d’Atakpamé), discours de bienvenu de Mme Awa Nana-Daboya, présidente du HCRRUN, hymne national, conférence inaugurale sur le concept des réformes politiques et institutionnelles (présentée par le président de l’Université de Lomé, Komla Dodzi Kokoroko) et le discours d’ouverture du Premier ministre.
Au Togo, la question des réformes a toujours déchaîné les passions, en raison de son caractère hautement politique. L’attention est toujours focalisée sur les réformes constitutionnelles et institutionnelles notamment la limitation du mandat présidentiel, le mode scrutin et la recomposition de la Cour constitutionnelle et de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI, chargée d’organiser et de superviser les élections).
Pour le HCRRUN, les débats permettront d’abord à tous les togolais d’avoir une « compréhension commune » du concept des réformes.
« Il n’est un secret pour personne que la nécessité de réformer notre système politique est partagée par tous. Mais beaucoup de difficultés ont jalonné le processus de sa réalisation depuis la signature de l’Accord Politique Global (APG), le 20 août 2006 », a souligné Mme Nana-Daboya
Pour cela, a-t-elle martelé, « il nous faut débattre, sereinement et, au-delà de la controverse, d’inciter à agir ».
« En refusant d’arpenter les sentiers battus, nous devrions emprunter les grands champs de la pensée et de voguer d’un sommet de montagne à l’autre (…). En somme nous sommes invités, au cours de cet Atelier, à opérer un diagnostic sérieux et actualisé de la problématique des réformes au moyen des ressources conjuguées de l’imagination, de l’expérimentation, du raisonnement et du vouloir vivre ensemble des Togolaises et Togolais », a ajouté la présidente du HCRRUN.
— Plus d’échec —
Certains partis politiques dont l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC, principal parti de l’opposition) ont décliné l’invitation du HCRRUN, qualifiant cette rencontre de « mise en scène grotesque », orchestrée par le pouvoir en place pour « distraire » la population.
« Au-delà de nos divergences, quelles qu’elles soient, nous devons comprendre que le Togo est notre patrimoine commun. A ce titre, nous avons l’impérieux devoir d’œuvrer pour l’agir et le vivre ensemble », a indiqué le Premier ministre.
« Nous ne devons plus échouer. Nous avons tous l’obligation de tout mettre en œuvre afin d’aller au bout de cette volonté commune », a martelé M.Klassou, invitant les participants à se laisser guider dans leurs réflexions et échanges par le sens de l’efficacité, de l’honneur et de l’intérêt national.
« Le gouvernement, pour sa part, sous le leadership du Président de la République, jouera en toute responsabilité sa partition », a ajouté le chef du gouvernement.
La cérémonie solennelle sera suivie d’une communication préliminaire portant sur « l’esprit et la lettre des réformes telles que contenues dans les Recommandations de la CVJR » (présentée par Mgr Barrigah).
Le premier panel qui portera sur « Les Républiques d’hier et la République d’aujourd’hui », sera animé en milieu d’après-midi par N’sinto Lawson, Folly Kokou Hetcheli, Essohanam Batchana et Mme Alida Assemboni. Le modérateur a pour nom : Me Joseph Kokou Koffigoh.
Au total cinq panels seront animés jusqu’au 15 juillet et la « synthèse » des débats sera reversée à la commission chargée des réformes créée par le Chef de l’Etat en janvier 2015 et qui se chargera de sa mise en œuvre.
Rappelons que le HCRRUN a été créée en mai 2014. Elle a pour mission notamment de procéder à la mise en œuvre des recommandations et du programme de réparation élaborés par la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR).
Le HCRRUN doit mener plusieurs actions notamment proposer toutes les mesures d’ordre législatif, réglementaire ou institutionnel intégrant des aspects des recommandations de la CVJR sur la lutte contre l’impunité, les garanties de non répétition et la réparation des victimes, proposer au chef de l’Etat, toutes les mesures susceptibles de faciliter la réalisation de son mandat et initier des actions de nature à contribuer à l’instauration d’un climat social et politique apaisé, nécessaire à la réconciliation nationale.
Cette Institution doit également promouvoir les valeurs de coexistence pacifique, la culture du dialogue et de solidarité et la participation des citoyens à la vie collective fondée sur l’acceptation des différences et gérer les fonds affectés au programme de réparations. FIN
Junior AUREL
www.savoirnews.net, l’info en continu 24/24H