Les premières Journées de Santé de l’Enfant (JSE), prévues pour se dérouler du 29 juin au 3 juillet à Kara et dans la région des Savanes (nord), ont été lancées ce mardi à Lomé, lors d’une cérémonie présidée par le ministre de la santé et de la protection sociale Moustafa Mijiyawa en présence du représentant de l’UNICEF au Togo Isselmou Boukhary, a constaté l’Agence Savoir News.
Soutenue par l’UNICEF à hauteur de 103 millions de Francs CFA, cette première édition des JSE a pour objectif d’offrir aux populations les plus vulnérables un paquet de services préventifs et promotionnels visant à les protéger des maladies évitables.
Elles constituent une alternative pour poursuivre les interventions à haut impact de santé et de nutrition, en faveur des enfants de moins de cinq ans et des femmes enceintes, en dehors des campagnes traditionnelles de vaccination contre la poliomyélite et de rougeole qui servaient initialement de cadre à la mise à disposition de ces services essentiels aux communautés.
Ainsi les JSE permettront d’offrir gratuitement cinq interventions majeures à savoir : l’administration de la Vitamine A pour les enfants de 6 à 59 mois, le déparasitage des enfants de 12 à 59 mois, le dépistage de la malnutrition chez les enfants de moins de 5 ans, la vaccination des femmes enceintes contre le tétanos, la vaccination des enfants jusqu’à 2 ans.
Environ 459.680 enfants de 0 à 59 mois sont attendus pour ces diverses interventions.
« Le souci de consolider les acquis et d’atteindre la totalité des populations cibles, a conduit le Togo et des pays de notre sous-région à organiser les présentes journées de santé de l’enfant dont la phase pilotes sera conduite dans la région des Savanes et celle de la Kara », a souligné le ministre de la santé.
« Durant cette opération, des centaines d’agents et de volontaires seront mobilisés pour supplémenter, mesurer, vacciner des enfants de moins de 5 ans, de même que des femmes enceintes, de façon gratuite. Aucun enfant de cette tranche d’âge ne doit échapper à cette œuvre sanitaire de santé publique », a martelé Moustafa Mijiyawa.
« Pour le gouvernement, rien ne saurait être au-dessus de la santé des enfants qui sont l’avenir du pays, ce qui explique notre détermination et notre engagement à soutenir toute initiative allant dans ce sens », a ajouté le ministre, invitant toute la population (femmes, hommes, jeunes, parents, responsables, autorités administratives et religieuses des régions) de la Kara et des Savanes à saisir cette occasion gratuite pour immuniser et protéger les enfants ».
Les journées de Santé s’appuieront sur trois stratégies: la conduite des interventions en site fixe (centres de santé), en site avancé et mobile. Le deuxième tour aura lieu dans les deux régions ciblés avant la fin de l’année pour permettre aux enfants de recevoir les doses recommandées. Les JSE devraient s’étendre aux autres régions d’ici à décembre 2017.
La situation sanitaire des enfants et femmes au Togo reste marquée par des taux de morbidité et de mortalité encore élevés, malgré une tendance générale à la baisse de la mortalité chez les enfants et les femmes enceintes, avec un taux global de mortalité des moins de 5 ans de 88 pour mille naissances (EDST III).
D’importantes disparités selon les zones géographiques demeurent. De plus, le dernier rapport Global sur la Nutrition (2015) indique que certaines carences en micronutriments tels que la carence en vitamine A restent des problèmes majeurs de santé publique dans les pays de la région.
« Ces carences ne permettent pas d’assurer un développement physique et intellectuel adéquat aux enfants. Les carences en fer, en iode, en vitamine A et en zinc exposent les enfants et les femmes en âge de procréer à de nombreux problèmes de santé tels que l’anémie, le faible poids de naissance, la faible résistance aux infections, et la cécité. En outre, elles sont responsables d’une baisse des capacités physiques et intellectuelles, d’où l’importance de soutenir des initiatives telles que les JSE », a souligné Dr. Isselmou Boukhary.
Au Togo, selon les résultats de la dernière enquête démographique et de santé de 2013-2014 (EDST II), 70% des enfants de 6 à 36 mois et plus de 48% des femmes en âge de procréer souffrent d’anémie. FIN
Edem Etonam EKUE
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