Des représentants du siège des institutions européennes, les ambassadeurs de l’Union européenne (UE) en Afrique de l’Ouest, les présidents des Commissions de l’UEMOA et de la CEDEAO arrivés à Lomé dans le cadre de la 3e réunion du comité d’orientation stratégique Afrique de l’Ouest/ Union Européenne ont effectué ce vendredi, une visite de terrain sur le tronçon Baguida-Avépozo, situé sur l’axe du projet de réhabilitation de la route Abidjan-Lagos, en vue de toucher du doigt les réalités surtout celles liées à l’ampleur de l’érosion côtière dans notre pays.
Le Premier ministre togolais Selom Komi Klassou qui a également effectué le déplacement, était accompagné de la directrice du développement au sein de la commission européenne pour l’Afrique Centrale et de l’Ouest, Mme Carla Montesi ainsi que des représentants des principaux bailleurs de fonds partenaires du projet.
« A quoi cela servirait-il de réhabiliter cette route si le problème de l’érosion côtière n’est pas résolu ? », s’est interrogé M. Klassou, s’adressant aux visiteurs.
Cette interrogation du chef du gouvernement montre à suffisance que la composante environnementale du projet préoccupe au plus haut degré les autorités togolaises qui en font un préalable, afin d’assurer la survie de la nouvelle route tout en protégeant les populations riveraine de l’avancée de la mer.
« La vision du chef de l’Etat n’est pas seulement se concentrer sur la réhabilitation de la route, mais de prendre en compte la protection de la côte. Cette vision est partagée par tous les partenaires car l’actuelle voie est la 3e, deux étant déjà englouties dans la mer. Alors, il faut faire un investissement judicieux pour régler aussi le problème de l’érosion côtière, de soulager les populations riveraines et de réhabiliter la voie pour faciliter la fluidité et aller vers l’intégration réelle des peuples dans l’espace UEMOA et CEDEAO », a souligné le Premier ministre.
A Dewoevi-Kopé, étape palpable des effets de l’érosion côtière, M. Klassou et sa suite ont constaté de visu les dégâts.
« C’est impressionnant de voir que depuis quelques années, notre pays est menacé, tout comme la plupart des pays côtiers du monde, sous l’effet conjugué du réchauffement climatique mais également sous l’emprise d’un certains nombres de paramètres », a-t-il souligné.
Le Premier ministre et ses visiteurs ont reçu à cette étape des explications concernant les travaux programmés dans le présent projet pour limiter les effets de l’érosion côtière.
Il est prévu, à cet effet, la construction d’ouvrages d’enrochement, soit 28 épis de protection sur une distance de 13 kilomètres, allant du village Katanga à Gbodjomé. Aussi, pour accélérer la sédimentation, en stabilisant le courant sur le littoral, un rechargement de sable sera effectué sur la zone de pose des épis.
Selon les études techniques du projet, les 28 épis sont destinés à ralentir l’érosion de la côte et le rechargement en sable des casiers ainsi formés contribuera à la stabilisation du littoral togolais.
Quant à la construction de la route, deuxième phase du projet de réhabilitation de la route Lomé-Cotonou et de la facilitation des transports sur le corridor Abidjan-Lagos, elle concerne le dernier maillon manquant des quatre grandes sections de la partie togolaise comprise entre Avepozo et Aného, soit une distance de 29,75 km. L’ancienne voie de 7 mètres sera élargie en deux voies de 9 mètres dotées de passerelles aériennes pour faciliter la traversée aux piétons.
Cette réhabilitation complétera donc les trois premiers tronçons réhabilités en 2010 et 2013 entre Aflao et le Rond point du Port, le Rond point du Port à Avépozo et Aného à Sanvee Condji.
Outre ces deux grandes composantes que sont la protection de la côte et les travaux de construction de la route, il est prévu d’autres aménagements connexes, des mesures de facilitation du transport notamment.
Estimé à 147,13 millions d’euros, environ 96,51 milliards de F CFA, le présent projet a reçu le soutien de plusieurs bailleurs de fonds portés par la Banque africaine de Développement (BAD). Le plan de financement de ce projet est encore à l’évaluation jusqu’en décembre 2016 par les bailleurs de fonds. Leur approbation ouvrira la voie à la réalisation des travaux.
Le gouvernement togolais peut toutefois déjà compter sur l’accompagnement de l’Union européenne (13,12 milliards de F.CFA).
La banque européenne d’investissement (BEI) aussi participera au financement du projet à hauteur de 32,8 milliards de F CFA.
Les autres partenaires financiers, notamment la BAD, par un prêt 21,55 milliards de F CFA, le fonds mondial pour l’environnement (FME), l’UEMOA, etc. se répartissent le reste tandis que le Togo contribuera pour sa part à 1,71 milliard de F CFA. FIN
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