« A chaque mètre près, l’usager doit faire face à de gigantesques nids de poule, à des flaques d’eau boueuses ou simplement à la traversée de profond marécage, des pierres par endroits et de petits ponts incertains réalisés à base de sacs de sable mis par certains riverains. Bref, une piste défoncée par les camions gros porteurs, voilà comment se présente le boulevard Malfakassa. De jour comme de nuit, en saison sèche ou pluvieuse, ce boulevard qui s’étend du quartier Bè-Kpota pour joindre le quartier Adakpamé est dans un état de délabrement total », rapportait le bimensuel Economie et Développement dans sa parution N°008 du 25 septembre 2014.
Mais, depuis peu, ce boulevard jouit d’une bonne réputation au grand bonheur des riverains grâce au Projet d’urgence de réhabilitation des infrastructures et des services électriques (PURISE).
Ce projet est financé à hauteur de 55,82 millions de dollars : 54 millions de dollars de la Banque mondiale et 1,82 million du Fonds pour l’Environnement Mondial (GEF).
L’objectif du PURISE est de réhabiliter, restaurer et améliorer l’accès aux services d’infrastructures de base de la population de Lomé et ses quartiers périurbains pauvres.
Ce projet comprend deux composantes : (a) la réhabilitation des infrastructures et le (b) renforcement institutionnel. La réhabilitation du boulevard Malfakassa fait partie de l’une des quatre sous-composantes de la première composante.
Aujourd’hui, la traversée du quartier Adakpamé se fait sur une voie nouvellement réhabilitée et bitumée, équipée de lampadaires et de panneaux de signalisation et de feux tricolores.
L’inondation n’a plus d’emprise sur le rythme de la vie, grâce au système de canalisation et d’évacuation d’eau de pluie installé même dans les ruelles appelé les collecteurs d’eau.
Le Boulevard Malfakassa prolongé desservant les quartiers Adakpamé et Akodéssewa n’a plus de quoi faire fuir les populations, mais offre de nouvelles opportunités sociales et économiques.
Les points de ventes et de distraction jonchent les bords de la nouvelle voie.On constate également une diversité d’activités connexes permettant aux commerçants de rester jusqu’au petit matin.
Juliette, revendeuse de fruits interrogée au bord du boulevard fait partie de ceux qui tirent profit du nouveau joyau.
« Avant, il y a des flaques d’eau partout, en saison pluvieuse. Je souffrais, car il n’y avait pas de place pour installer les marchandises et parfois je restais carrément à la maison. Il faut parfois des petites pirogues pour transporter nos marchandises, et amener les enfants à l’école. Mais aujourd’hui, ma joie est grande de voir cette voie bien bitumée et électrifiée qui nous permet de bien mener nos activités », confie cette jeune dame.
Une route qui a beaucoup amélioré la situation des populations
A côté des activités économiques florissantes, les travaux de réhabilitation ont ouvert la voie à un accès aux soins de santé dans les quartiers environnants. Le seul centre de santé à Adakpamé était difficile d’accès tant pour les malades que pour le personnel soignant.
Aujourd’hui, fini complètement ce calvaire. L’accès au dispensaire d’Adakpamé n’est plus un parcours de combattant comme le relate, Kodjo vigile du centre de santé.
« L’accès au centre de santé d’Adakpamé était difficile voire impossible à la population, en période de pluie. Les malades étaient difficilement transportés au centre. Le personnel avait aussi de sérieux problèmes. Parfois les agents du centre de santé, déplaçaient les malades dans leurs maisons respectives. Après la réhabilitation du boulevard, le centre est bien fréquenté », a-t-il souligné.
Togbui Dagban Ayivon IV, Chef quartier du village d’Adakpamé a de son côté apprécié le travail abattu dans le cadre de la réhabilitation de ce boulevard qui était impraticable à la population riveraine aux moments des pluies.
« Les ménages ne seront plus bloqués en saison pluvieuse. Les gens peuvent aujourd’hui facilement rallier la ville. Je vous avoue que cette route réhabilitée a beaucoup amélioré la situation des populations », s’est-il réjoui.
Le quartier d’Adakpamé n’est pas seul à avoir bénéficié de ces infrastructures, on note également la réhabilitation des voies de la rue TKA 37 reliant la route de l’aéroport au Boulevard de l’Oti, la rue Zooti après Wétrivikondji, près du Foyer Pie XII.
Outre les collecteurs des quartiers Adakpamé et Akodessewa, PURISE a permis la construction de 6.500 ml de collecteurs dans d’autres quartiers notamment Forverer Wuiti, Agbalépédogan, Djidjolé et Aflao Gakli.
Il revient aux populations de prendre de ces infrastructures. Dans certaines localités, ces ouvrages sont menacés par la mauvaise gestion due au comportement des populations bénéficiaires. FIN
Abbée DJAGLO
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