Magnifiquement badigeonné, avec des hangars et boutiques flambants neufs, tel est aujourd’hui le décor que présente le marché « La Paix » d’Agbalépédogan (nord ouest de Lomé), construit grâce au Projet d’Urgence de Réhabilitation des Infrastructures et des Services Électriques (PURISE).
De la devanture à l’arrière, le nouveau marché présente tous les aspects d’un marché moderne. Tout a été mis en œuvre pour rendre attrayant ce nouveau joyau que les femmes de la localité apprécient.
Financé à hauteur de 55,82 millions de dollars (entièrement sous forme de dons. 54 millions de dollars de la Banque mondiale et 1,82 million du Fonds pour l’Environnement Mondial/GEF), le PURISE s’articule autour de deux volets : le premier, qui consiste à réhabiliter des infrastructures telles que les canalisations, canaux et caniveaux, vise à réduire le nombre de personnes touchées par les crues périodiques dans les quartiers bas – les plus pauvres – de Lomé, la capitale. Le deuxième volet a pour but de renforcer la capacité des institutions impliquées dans la gestion et la mise en œuvre du projet et de celles qui assurent les services urbains.
La construction de ce marché fait partie des mesures de «mitigations» de la Banque Mondiale qui prévoit des mesures environnementales dans le cadre de l’exécution des ses projets.
« L’objectif premier du PURISE n’est pas de construire des marchés, mais plutôt des routes, de faciliter le drainage, et l’accès à l’électricité. Le PURISE étant financé par la banque mondiale, il y a des mesures environnementales qui sont prises. C’est en dégageant la rue pour la construction d’un bassin, que les femmes nous ont approchés pour nous signaler que la rue leur servait de marché », a expliqué le chargé de suivi et évaluation du PURISE.
« Ainsi, nous leur avons aménagés cet espace qui leur sert aujourd’hui de marché. Au niveau de la banque mondiale, cette action s’inscrit dans le cadre des +mesures de mitigation+ », a-t-il souligné.
Auparavant, le marché d’Agbalépédogan se résumait en une vingtaine de hangars de fortune — la plupart en paille — installés le long d’une petite rue.
En période de pluie, le marché ne s’animait presque pas, les commerçantes contraintes de rester chez elles. Certains hangars sont souvent décoiffés par des vents violents.
Un petit marché moderne, fierté des habitants
Environ deux ans après leur installation dans le nouveau marché, les revendeuses sont sans voix pour exprimer leur gratitude à leurs +bienfaiteurs+.
« Avant la construction de ce marché, nous étions dans la rue non loin des tas d’ordures. C’est là que nous étalions nos marchandises sous des hangars de fortune », se souvient encore Mme Véronique Ekon, présidente des femmes revendeuses de ce marché.
« Un jour, les responsables du PURISE nous ont approchées, nous informant qu’ils allaient nous dégager de la rue. Nous étions retournées, les larmes aux yeux, les voir pour leur expliquer notre situation. Alors, ils nous ont donc promis trouver une solution », a-t-elle expliqué.
« On ne s’attendait pas à un tel joyau. Nous étions stupéfaites face à la beauté du lieu. Tout y est : l’électricité, l’eau, les latrines etc…Et nous tenons vraiment à l’entretien des lieux », se réjouit Mme Ekon, très fière des installations.
« Nous n’avons plus de problèmes quand il pleut. Le marché est bien clôturé et nos marchandises sont en sécurité », renchérit Mme Adjo, revendeuse de poissons fumés.
Pour Mme Anita Fiadjo, revendeuse de produits cosmétiques, ce marché est un « grand cadeau » pour le quartier : « des hangars de fortune dans une rue, nous nous sommes retrouvés sous des hangars modernes. C’est un geste qui nous encourage et nous réconforte dans nos activités ».
Dans le quartier d’Agbalépédogan, certaines personnes interrogées, n’ont pas aussi caché leur joie.
Paul Houédji, professeur d’anglais dans un collège privé, un habitué de ce marché, salue les responsables du PURISE pour ce geste en direction des habitants de ce quartier.
« Je suis toujours très à l’aise quand je viens dans ce marché. Tout est beau est attrayant, contrairement à l’ancienne installation où les commerçantes étaient exposées à tout », confie cet enseignant.
Edem Gnaglozoun, conducteur de taxi-moto, invite de son côté, le gouvernement à installer ce genre de marché dans plusieurs quartiers de la capitale : « ce serait vraiment beau, si le gouvernement pouvait construire ce genre de marché dans plusieurs quartiers de Lomé ». FIN
YIBOKOU-MENSAH A.
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