Mutuelle Panafricaine de Gestion des Risque : « Nous sommes venus présenter les projets réalisés et appeler le Togo à y adhérer » (Mohamed Béavogui)

M. Mohamed Béavogui, Directeur de la Mutuelle Panafricaine de Gestion des Risque (African Risk capacity/ARC), en mission de deux jours à Lomé, a indiqué mercredi à la presse avoir présenté aux plus hautes autorités togolaises les projets réalisés et surtout invité le Togo à y adhérer.

M. Beavogui (également sous-secrétaire Général des Nations-Unies) a rencontré le chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé. Il a également eu des entretiens avec le ministre de l’agriculture et celui des finances.

La Mutuelle Panafricaine de Gestion des Risques de l’Union Africaine est une plateforme innovante de gestion des risques et de renforcement de la résilience, qui offre aux Etats membres de l’Union, les outils financiers et les infrastructures dont ils ont besoin pour gérer le risque de catastrophe naturelle et s’adapter au changement climatique.

L’ARC permet aux gouvernements de souscrire à des assurances contre les catastrophes naturelles, leur offrant ainsi un accès à des fonds immédiats pour mettre en œuvre des interventions rapides et planifiées en vue de soutenir les populations vulnérables en cas de chocs climatiques.

Par ailleurs, Elle contribue à sauver plus de vies et à sauvegarder les moyens de subsistance des populations en cas de catastrophes.

L’objectif de l’ARC est d’être le catalyseur d’un meilleur système de gestion des risques pour l’Afrique et de fournir un appui au renforcement des capacités nécessaires à la mise en œuvre d’un tel système.

La spécificité de l’approche de l’ARC est la combinaison de quatre éléments essentiels: l’alerte précoce, les plans de contingence, l’assurance et le mécanisme de financement adapté pour une réponse rapide. Cette institution compte à ce jour, 32 pays dont le Togo.

« Nous sommes venus au Togo, qui est un membre fondateur de l’ARC pour présenter les projets réalisés et appeler le pays à adhérer. Il s’agit d’un partenariat Public/Privé qui dès sa conception, pense à un autofinancement (gage de sa réussite), avec un mandat moral (aider les plus pauvres).

Premièrement, nous visons le climat (une maîtrise de la tendance de pluviométrie), deuxièmement nous définissons le risque et troisièmement nous misons sur le bétail », a-t-il expliqué.

« Nous avons souvent géré des risques et les risques sont d’autant plus importants aujourd’hui que la nature, les changements climatiques nous imposent des changements profonds. Ce qui fait que si nous ne prenons pas en compte les risques au moment de la planification de nos économies (de nos budgets), nous rencontrons des surprises. Nous avons donc réfléchi et pensé à un mécanisme d’assurance simple, logique parce qu’il est basé sur un système paramétré d’analyse des données météorologiques », a-t-il souligné.

« J’ai été au Sénégal. Je viens de la Guinée. Actuellement, je suis au Togo. Demain, je serai au Mali et après demain au Burkina Faso. Je fais le tour de l’Afrique de l’ouest pour sensibiliser les autorités de la sous-région, leur dire que c’est le moment d’appuyer sur l’accélérateur et d’aller plus vite », a précisé M.Béavogui.

En janvier 2015, la Mutuelle de l’ARC a décaissé 26,6 millions de dollars US à la Mauritanie, au Niger et au Sénégal, permettant à ces trois pays de faire face aux déficits pluviométriques sévères enregistrés dans le Sahel, empêchant ainsi leurs populations les plus vulnérables de s’adonner à des mécanismes d’adaptation néfastes.

Les décaissements effectués aux Etats membres dans la région du Sahel ont permis d’aider, à temps opportun, plus d’un demi-million de bétail et près de 1,3 million de personnes et qui auraient autrement dû vendre leurs biens, émigrer ou simplement accepter la perte de leurs cheptels, les enlisant encore plus dans l’insécurité alimentaire chronique.

Signataire du traité de l’ARC depuis novembre 2012, le Togo a travers ses hauts cadres, a activement participé à plusieurs conférences des parties de l’ARC (les 25-27 février 2013 à Dakar, les 26-28 novembre 2013 à Nairobi et les 22-24 janvier 2015 à Addis Abeba).

Le pays étant exposé aux sécheresses et aux inondations, le ministre de l’économie et des finances a manifesté son intérêt pour le programme ARC, en demandant une mission exploratoire qui a eu lieu en août 2015.

Durant cette mission, l’équipe ARC a pu rencontrer tous les ministères et structures techniques concernés. FIN

Ambroisine MEMEDE

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