Un Forum national de lutte contre le phénomène des mariages des enfants au Togo, a été lancé ce mardi à Lomé par M Gani Koffi, Directeur de Cabinet du Ministère de l’Action Sociale, de la promotion de la Femme et de l’Alphabétisation, a constaté l’Agence Savoir News.
M.Inoussa Bouraima, le Président de l’Union des Musulmans du Togo (UMT), Ewefiaga Togbui Agboli IV, Président du Comité National des Chefs Traditionnels du Togo, chef canton de Notsè, ainsi que Mme Azambo-Aquiteme Badabossia, Directrice Générale de la Protection de l’Enfance étaient présents.
La rencontre s’inscrit dans le cadre de la lutte contre le phénomène des mariages des enfants au Togo et vise à terme, à adopter un engagement additionnel à la déclaration de Notsé (de 2013), des chefs religieux et traditionnels, afin d’accélérer les efforts dans la lutte contre le mariage précoce.
La signature de ce document engage les participants à (i) sensibiliser les fidèles des diverses confessions religieuses, les parents et les communautés sur les conséquences du mariage des enfants et l’importance de l’acte de naissance et (ii) dénoncer les cas avérés et faire prendre des sanctions contre les auteurs.
Il s’agira pour les participants de susciter un débat national et des échanges pouvant contribuer à l’objectif de mettre fin aux mariages des enfants au Togo, puis de mener une réflexion approfondie sur la question du mariage précoce à travers les recommandations issues des consultations régionales afin de définir les stratégies de lutte contre le phénomène.
Selon les résultats de l’EDS 2013 – 2014, au Togo, 9% des femmes de 25 à 49 ans ont été mariées avant d’atteindre l’âge de 15 ans et plus de 3 femmes sur 10 (soit 32%) étaient déjà mariées avant 18 ans. Le tableau de bord de la protection de l’enfant au Togo de 2012 montre que sur 1081 cas d’enfants victimes de mariages précoces recensés, 10,6% étaient des garçons et 89,4% des filles.
Pour M Gani Koffi (représentant de la ministre de l’action sociale), ce forum vient créer un environnement plus protecteur de l’enfant.
« Le changement de mentalité, est un travail de longue haleine. Cependant, il peut s’opérer par une prise de conscience, quelle soit collective ou individuelle, à travers les concertations et les échanges avec les différents acteurs de la thématique.
Ces pratiques qui ne se modernisent pas au rythme de l’évolution du monde, constituent des violations graves des droits de l’enfant, hypothéquant l’avenir des enfants ».
Pour le chef canton de Notsè, ce forum implique plus les chefs traditionnels dans la lutte contre le mariage précoce des enfants.
Notons que le forum fait suite aux consultations régionales sur le même sujet, tenues en décembre 2015 à Atakpamé, Sokodé et à Dapaong avec les même participants autour de la problématique du mariage des enfants, en lien avec la célébration de la journée de l’enfant Africain édition 2015 placée sous le thème » 25ans après l’adoption de la Charte Africaine des Droits et du bien être de l’Enfant : Accélérons nos efforts pour éliminer les mariages des enfants en Afrique ».FIN
Hector NAMMANGUE.
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