Le chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé a invité samedi à New York, les dirigeants du monde à une coordination des efforts, « si nous voulons lutter efficacement » contre la piraterie maritime.
Le président togolais a présidé une rencontre de haut niveau, organisée conjointement par le Togo et les Pays-Bas à New York, en marge des travaux de la 70e session de l’Assemblée générale des Nations Unies.
Placé sous le thème : « sécurité et sûreté maritimes dans la mise en œuvre du programme de développement post-2015 », cet événement a vu la participation des présidents Macky Sall (Sénégal) et Thomas Yayi Boni (Bénin).
Lionel Zinsou (Premier ministre béninois), Erastus Mwencha (Vice-Président de la Commission de l’Union africaine), les représentants de l’Union européenne, des Etats-Unis d’Amérique, de la France, de Madagascar, de Côte d’Ivoire et du Cameroun ont également pris part aux discussions.
La piraterie maritime est en pleine expansion dans le Golfe de Guinée, un fléau qui peut mettre en péril la sécurité, la stabilité et l’équilibre économique des pays de la sous-région et donc impacter négativement sur leur développement.
Selon les récentes statistiques du Bureau International Maritime (IBM), les attaques attribuées à des pirates à travers le monde sont passées de 439 à 297 en 2011. La chute est particulièrement spectaculaire sur les côtes somaliennes. En 2012, elles sont passées de 160 à 49 sur des navires croisant en mer.
En revanche, le phénomène prend de l’ampleur en Afrique de l’Ouest. Plus de 40 attaques ont eu lieu en Afrique de l’Ouest lors des neuf premiers mois de 2013 et 7 bateaux y ont été pris en otage sur un total de 10 dans le monde, affichent les chiffres de l’IBM.
« Nous devons mieux coordonner nos efforts si nous voulons lutter efficacement contre ce fléau qui nous coûte 7 milliards de dollars par an », a souligné Faure Gnassingbé.
Ce dernier a surtout passé en revue les autres défis liés au milieu maritime, notamment la lutte contre les trafics illicites, la pollution marine ainsi que la pêche illicite et non réglementée qui causent des manques à gagner importants pour les Etats riverains, avec un coût humain très élevé.
Évoquant le cas particulier de la pêche illicite et non réglementée, le Président sénégalais a souhaité que la Conférence de Lomé sur la sécurité maritime soit l’occasion de nouer de vrais partenariats pour mettre fin au pillage des ressources halieutiques, en intensifiant les échanges d’information et en renforçant les équipements maritimes.
« Si la communauté internationale le souhaite, elle peut mettre fin à la pêche illicite (…) nous devons envisager des modalités d’accords plus équilibrés », a-t-il souligné.
« Aucun pays ne peut rassembler à lui tout seul, les moyens nécessaires à lutte contre la piraterie maritime (…) Nous devons mutualiser nos efforts… », a renchéri Lionel Zinsou.
« Nos océans sont utilisés pour le trafic de drogue dans une forme de commerce triangulaire inversé…Aujourd’hui les stupéfiants quittent l’Amérique (latine) transitent par l’Afrique avant de gagner l’Europe », a-t-il précisé, formant le vœu que la Conférence de Lomé sur la sécurité maritime, soit l’occasion de bâtir une nouvelle forme de coopération.
Initialement prévu en novembre prochain, le sommet extraordinaire de l’Union africaine sur la sécurité maritime et le développement a été reporté en 2016, en raison du retard dans les travaux de réfection de l’Hôtel 2 Février, devant abriter les assises.
Le Togo qui s’est résolument engagé à venir à bout de ces pirates, s’est doté de moyens importants pour assurer la sécurité de ses côtes.
Ces deux dernières années le Togo s’est montré très actif sur le front maritime. Le gouvernement a engagé une profonde réorganisation de l’action de l’Etat en mer pour valoriser tout le potentiel économique et social que recèle le milieu marin.
Un toilettage des textes législatifs et réglementaires relatifs à la sécurité et à la sûreté maritimes a ainsi été amorcé pour une mise en conformité avec les engagements internationaux du Togo.
Des accords bilatéraux ont également été signés avec les pays de la sous-région (Bénin, Ghana, Nigeria, Côte d’Ivoire) pour intensifier la lutte contre la pêche illicite non déclarée et non réglementée.
Le Togo prend par ailleurs une part active aux rencontres périodiques organisées par les pays du Golfe de Guinée en vue d’harmoniser les techniques de lutte contre l’érosion côtière. FIN
Junior AUREL
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