Le premier conseil des ministres depuis le coup d’Etat avorté au Burkina Faso a débuté vendredi matin à Ouagadougou au milieu d’importantes mesures de sécurité.
Le gouvernement de transition rétabli après l’échec du putsch s’est réuni à la primature, bureaux du Premier ministre, au centre ville, et non au palais présidentiel dans le quartier de Ouaga 2000 comme de coutume.
Le 16 septembre, c’est en plein conseil des ministres à la présidence que des soldats du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), dont le camp jouxte la présidence, avaient fait irruption, prenant président et gouvernement en otage, sonnant le départ du putsch, officiellement prononcé le lendemain.
Avant le début du conseil de vendredi, le président de la transition Michel Kafando, le Premier ministre Isaac Zida et le président du Conseil national de la transition (parlement) se sont entretenus pendant environ une heure.
Puis, les ministres étant entrés dans la salle où devait se tenir le conseil, le lieutenant-colonel Zida, lui-même ancien du RSP en délicatesse avec ses ex-collègues, est allé chercher M. Kafando, qui a fait son entrée sous les applaudissements.
Tous les alentours de la primature étaient quadrillés par des militaires d’autres unités loyalistes, déployés avec des véhicules blindés.
Le putsch avait avorté mercredi, après que des unités loyalistes aient fait mouvement vers la capitale pour s’opposer au RSP, suite à des violences ayant fait au moins 10 morts et plus de 100 blessés, lors de la répression de manifestations hostiles au coup d’Etat.
Michel Kafando a été officiellement rétabli dans ses fonctions, ainsi que le Premier ministre Zida, l’ensemble du gouvernement et l’assemblée intérimaire lors d’une cérémonie jeudi à Ouagadougou en présence de chefs d’Etat de la région.
Le putsch avait mis un coup d’arrêt à l’organisation d’élections générales prévues le 11 octobre et censées clore la période de transition ouverte par la chute de l’ex-président Compaoré, renversé lors de manifestations de rue contre une modification de la constitution pour lui permettre de rester au pouvoir.
Le lieutenant-colonel Zida avait alors évoqué « un report de plusieurs semaines » pour la tenue de ces élections.
C’est sur le calendrier électoral, mais aussi sur l’avenir du RSP que les autorités de la transition rétablie doivent désormais se prononcer.
SOURCE : AFP