Tables et mobiliers saccagés, slogans pro-putschistes: des violences ont éclaté soudainement dimanche dans le hall de l’hôtel Laico à Ouagadougou, où des médiateurs doivent annoncer un plan de sortie de crise après le coup de force du général Gilbert Diendéré.
Les violences ont été perpétrées par une centaine de sympathisants du général Diendéré, venus faire pression sur les médiateurs et chassant à coup de cordelettes des anti-putschistes et des journalistes rassemblés devant l’établissement, ont constaté des journalistes.
Arrivés dans un premier temps dans l’enceinte de l’hôtel, ces hommes ont réussi à forcer leur passage dans le hall de l’établissement où ils ont saccagé le mobilier, avant de quitter les lieux.
« Nous ce qu’on veut c’est que Diendéré reste et qu’il organise rapidement des élections comme il l’a promis. On se tue dans le quartier et dans le pays à cause de l’exclusion, il faut des élections inclusives », a déclaré sous couvert d’anonymat un sympathisant de Diendéré.
Le 17 septembre, des hommes du RSP – Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP) de Diendéré – ont renversé les institutions de transition du Burkina Faso, avec à leur tête le général Diendéré.
Très proche du président déchu Blaise Compaoré dont il a été pendant des années le chef d’état-major personnel et commandant du RSP, le général Diendéré reproche aux autorités installées après la chute en octobre 2014 du président Compaoré d’avoir dévoyé la transition, notamment en excluant les partisans de l’ex-homme fort des prochaines élections, prévues en octobre pour achever la période de transition.
Juste avant que les violences n’éclatent dans le hall de l’hôtel, d’autres sympathisants du mouvement « Balai citoyen », – en pointe dans le soulèvement populaire contre le président Compaoré en 2014 – s’étaient de leur côté pressés devant cet établissement avant d’être dispersés par des forces de l’ordre.
Initialement, les membres du « Balai Citoyen » avaient appelé ses membres à un rassemblement sur la place de la Révolution dans le centre de la capitale pour « maintenir la pression » jusqu’au moment de l’annonce du plan de sortie de crise des médiateurs.
Mais des soldats à bord de pick-up ont été positionnés pour éviter tout rassemblement aux abords de cette place, épicentre de la contestation qui avait conduit à la chute du président Compaoré après 27 ans au pouvoir.
« On veut mettre la pression, on veut la dissolution du RSP Pas de concession, pas d’amnistie pour les terroristes, on ne négocie pas », a déclaré un de ses membres avant d’être dispersés avec une centaine d’autres hommes par des militaires du RSP circulant à bord de blindés.
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SOURCE : AFP