Le général Mathieu Kérékou, grande figure de la politique au Bénin, souffle ce mercredi sa 82e bougie. Des béninois interrogés, ont rendu hommage à une « figure africaine du pragmatisme » qui a « toujours écouté son peuple ».
Né le 2 septembre 1933 à Kouarfa (nord), Mathieu Kérékou a dirigé le pays deux fois : 26 octobre 1972 au 1er mars 1991 et du 4 avril 1996 au 5 avril 2006.
Le 26 octobre 1972, Kérékou avait pris le pouvoir à la faveur d’un coup d’Etat, suite à la dissolution par l’armée du Conseil présidentiel et de l’Assemblée nationale
Deux années plus tard, il opte pour l’idéologie marxisme-léninisme et crée le Parti de la Révolution Populaire du Bénin (PRPB).
La situation économique très critique et les troubles socio-politiques l’ont poussé à renoncer en décembre 1989 à l’idéologie marxiste-léniniste, et à convoquer une conférence nationale en 1990.
Candidat à la présidentielle de 1991 après une courte transition, il sera battu par Nicéphore Soglo. Cinq années plus tard, l’homme refait surface et prend sa « revanche » pour diriger le pays jusqu’en 2006.
Selon Me Joseph Djogbénou (Agrégé des facultés de droit et député à l’Assemblée nationale), Mathieu Kérékou « est la figure africaine du pragmatisme et, au sens non péjoratif du terme, de l’opportunisme. Il a su, a plusieurs reprises, saisir le sens politique indiqué par l’histoire et le peuple ».
« C’est l’homme, non d’une époque, mais de plusieurs, non d’une génération, mais de plusieurs. On regrettera, encore longtemps, que ses ambitions pour le pays soient restées dans la mesure du raisonnable et qu’il faille, en ce moment encore, reprendre les fondations infra-structurelles et culturelles », a-t-il déclaré à l’Agence Savoir News.
« Il mérite, dans tous les cas, de profiter des joies de l’âge », a ajouté le député.
Pour Roger Gbégnonvi (acteur de la société civile et ancien ministre), Kérékou est « l’homme qui a toujours écouté le peuple et qui a toujours fait ce que le peuple voulait ».
Ce dernier épouse l’idée selon laquelle l’homme doit être immortalisé de son vivant.
« Il faudrait que ceux qui sont en charge de l’immortalisation des gens de leur vivant, décident s’il faut donner son nom à un grand édifice ou à un grand boulevard; ou s’il faut ériger pour lui, une grande statue à Cotonou ou à Porto-Novo (capitale), et pourquoi pas à Ouidah où son parcours a commencé », a-t-il indiqué.
« Pour immortaliser l’homme, il faut aller pas à pas. Il faut d’abord chercher à le faire mieux connaître, à travers un colloque scientifique (…) », a pour sa part suggéré l’historien Emile Ologoudou. FIN
De Cotonou, Lucia Fèmi SIMON
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