Le directeur de publication du quotidien ivoirien « Aujourd’hui », journal proche de l’ex-président Laurent Gbagbo, a été interpellé et incarcéré pour « outrage au chef de l’Etat » Alassane Ouattara, a-t-on appris mercredi auprès de sa rédaction et du syndicat des journalistes.
Joseph Titi Gnanhoua, qui répondait à une seconde convocation de la gendarmerie en deux jours, a été arrêté et transféré à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca) pour « outrage au chef de l’Etat », a expliqué à l’AFP Stéphane Gas, un journaliste du quotidien.
Le journaliste doit être présenté « vendredi prochain à un juge », selon la même source. Il devra s’expliquer sur un article mettant en cause M. Ouattara qui faisait la « Une » du quotidien le 21 juillet.
« Cette arrestation est une atteinte grave à la liberté de la presse et nous exigeons sa libération immédiate et sans condition », a déclaré de son côté à l’AFP Guillaume Gbato, secrétaire général du Syndicat national des professionnels de la presse de Côte d’Ivoire (SYNAPP-CI).
M. Gbato a dénoncé une « détention abusive », alors que les « délits de presse sont dépénalisés depuis 2004 en Côte d’Ivoire ».
Le « pouvoir veut instaurer dans les médias proches de l’opposition une atmosphère de terreur et d’intimidation, à quelques mois des élections », a accusé le SYNAPP-CI.
M. Ouattara est le grand favori de l’élection présidentielle d’octobre, un scrutin crucial pour la stabilisation du pays.
Les médias ivoiriens, dont une partie est très politisée, ont parfois contribué à faire monter la tension dans le pays, durant la longue décennie de tourmente qui a culminé avec la crise postélectorale de 2010-2011.
Née du refus de M. Gbagbo de reconnaître la victoire de M. Ouattara à la présidentielle de novembre 2010, cette crise a fait plus de 3.000 morts.
SOURCE : AFP