Vendredi 26 juin, la communauté internationale va célébrée la journée internationale de lutte contre l’abus et le trafic illicite des drogues. Thème retenu cette année : « Le développement de nos vies, nos communautés, nos identités sans drogues ».
Le trafic et l’abus de drogue constituent un obstacle majeur au développement. L’utilisation de drogue entraîne de nombreux risques sanitaires et la prise en charge des toxicomanes est souvent insuffisante.
Par ailleurs, le trafic a une influence déstabilisante sur les pays de transit : le sous-développement et la faiblesse de la gouvernance attirent la criminalité, tandis que la criminalité accroît l’instabilité. La richesse, la violence et le pouvoir des trafiquants de drogues peuvent saper la sécurité, voire la souveraineté des États.
Ce jeudi, le ministre de la sécurité et de la protection civile, le colonel Yark Damehame — dans son message à la population — a invité la « famille nucléaire et les parents » à « garantir un environnement sain sans drogue à leurs enfants et leur inculquer une éducation conforme aux valeurs et normes communes à nos sociétés ».
« Tout individu cherche à s’épanouir sur le plan personnel et à améliorer sa qualité de vie. Il en est de même pour chaque communauté qui s’efforce de maintenir en son sein une certaine cohésion et pour tous les peuples qui s’attellent à préserver leur identité en vue d’un développement conforme à leurs réalités sociales », a-t-il souligné.
Selon lui, les drogues constituent malheureusement un « handicap sérieux à cette quête, somme toute légitime, d’un mieux-être dans un environnement sain ».
« Les drogues affectent l’équilibre social et économique de nos sociétés en n’épargnant aucune de ses entités, jeunes, vieux, hommes et femmes. Elles constituent une grave menace pour la santé humaine et un facteur déstabilisateur pour la sécurité publique et l’état de droit ».
« Quel désolant spectacle de voir des adolescents, souvent en manque de repères et exposés à divers facteurs de risques dans leurs familles, dans leurs centres de formation, s’adonner à l’usage des drogues en hypothéquant leur avenir et partant celui de leur pays? », s’est interrogé le ministre.
Environ 6.366 usagers de drogues dont 2.118 filles vivent dans les ghettos à Lomé et ses environs, selon les statistiques de Pasteur Épiphane Yao (Alias +Pasteur des drogués+), président de l’Ong « Action d’Aide et d’Appui pour la Réhabilitation des Drogués » (ACAARD) et secrétaire national des associations et organisations anti-drogue.
Au Togo, les autorités ont pris très tôt la mesure de la situation en initiant des actions concertées avec la communauté internationale, afin d’apporter des réponses fortes et appropriées au phénomène.
« Le Togo a fait l’option d’une stratégie équilibrée et intégrée qui allie répression, prévention, traitement et réinsertion avec un tant soit peu de succès. Il s’agit d’une lutte globale et inclusive qui est menée depuis la structure familiale en passant par le cadre communautaire jusqu’au niveau institutionnel », a précisé le Colonel Yark Damehame.
« Le tout premier rôle est dévolu à la famille nucléaire, aux parents, qui doivent garantir un environnement sain sans drogue à leurs enfants et leur inculquer une éducation conforme aux valeurs et normes communes à nos sociétés. Nos communautés doivent à travers leurs actions arracher nos jeunes et adultes à tout ce qui peut les orienter vers l’usage et l’abus des drogues en initiant des actions de sensibilisation sur leurs méfaits », a-t-il martelé.
Le plan national intégré pour réduire de manière drastique l’offre des substances psychotropes
Le Colonel Yark n’a pas passé sous silence le plan national intégré de lutte contre la drogue élaboré par le gouvernement en 2009 et réactualisé en 2012.
« Ce plan fixe les actions à mener en vue d’une réduction drastique de l’offre des substances psychotropes et prescrit un renforcement des capacités des différents services de répression de manière à éviter à notre pays d’être une plaque tournante du trafic international des drogues ou une zone de transit. L’autre aspect du plan porte sur la prévention : elle associe les professionnels de la santé, les travailleurs sociaux, les enseignants, les éducateurs spécialisés et les responsables d’ONG.
Le troisième volet détermine la nature des soins à procurer aux drogués, de véritables malades qui s’ignorent », a-t-il expliqué.
« Des efforts ont été fournis par le gouvernement avec l’aide de ses partenaires internationaux pour la création et la réhabilitation de l’Unité de Traitement des Addictions de Lomé (UTAL) du Centre Hospitalier Universitaire du Campus de Lomé et de celle du Centre Hospitalier Régional de Sokodé sans oublier le projet de création d’un centre médico-psychologique au Centre Hospitalier Régional de Dapaong », a-t-il poursuivi.
Pour le ministre, le Togo sous la houlette du chef de l’Etat Faure Gnassingbé, a fait de la lutte contre la drogue « un axe fondamental de sa politique en matière de sécurité afin de permettre à chaque Togolais au sein de sa cellule familiale et dans son environnement de s’épanouir sainement, sans drogue ».
« La détermination du gouvernement à lutter contre le phénomène sera encore traduite cette année par une grande opération d’incinération de drogues saisies en 2015 et par de nombreuses actions de sensibilisation à l’initiative des associations et ONG partenaires à l’endroit des jeunes et populations à risques », a promis le Colonel Yark Damehame. FIN
Ambroisine MEMEDE
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