Au Bénin, le parti du président Thomas Boni Yayi a remporté les élections législatives, avec 32 sièges sur 83, mais n’a pas obtenu de majorité absolue, selon les premiers résulats partiels communiqués vendredi par la commission électorale.
Les Béninois se sont rendus aux urnes dimanche lors de législatives vécues comme un test de popularité pour M. Boni Yayi, accusé par l’opposition de vouloir « tripatouiller » la Constitution pour briguer un troisième mandat lors de la présidentielle de 2016.
« FCBE (Forces Cauri pour un Bénin émergeant au pouvoir): nombre de sièges probables 32 », a énoncé vendredi soir le président de la Commission électorale nationale autonome (Céna), Emmanuel Tiando, à la presse, accréditant par ailleurs les deux principaux partis d’opposition, l’Union fait la Nation (UN) et le Parti du Renouveau démocratique (PRD), respectivement de 15 et 10 sièges dans l’hémicycle.
Il s’agit des premiers résultats rendus publics. Ces résultats partiels doivent ensuite être transmis à la Cour Constitutionnelle, qui doit les valider et les publier dans les huit jours après le scrutin, soit lundi au plus tard.
Si le FCBE n’a pas obtenu la majorité absolue espérée, l’opposition béninoise, éclatée et peu structurée de l’avis des experts, va devoir réaliser des alliances pour peser à l’Assemblée nationale.
En tout, une vingtaine de partis ont présenté des listes lors des législatives, dans ce petit pays ouest-africain de 10 millions d’habitants, qui compte 4,4 millions d’électeurs.
Le taux de participation à ces élections a été de 65,92% selon la Céna.
La campagne électorale a été marquée par un débat houleux sur une possible modification constitutionnelle qui permettrait au président sortant de briguer
un 3e mandat.
M. Boni Yayi, dont le second mandat se termine en 2016, a toujours nié avoir l’intention de se présenter à nouveau l’année prochaine.
Celui qui aime à se présenter comme un « Monsieur Propre » de la corruption soutient vouloir amender la Constitution pour y inscrire notamment l’imprescriptibilité des crimes économiques.
L’opposition, qui accuse le chef de l’État de vouloir en profiter pour supprimer la limitation des mandats présidentiels pour en briguer un troisième, refuse qu’il touche à la loi fondamentale.
Après avoir voté dimanche, M. Boni Yayi a assuré à la presse ne plus être « candidat à rien » dans le futur.
Malgré tout, une large majorité aurait sans doute permis à M. Boni Yayi d’avoir les mains plus libres pour réaliser les amendements constitutionnels qu’il souhaitait avant la fin de son mandat.
Le FCBE détenait la majorité à l’Assemblée nationale jusqu’à récemment. Mais plusieurs députés ont claqué la porte du parti pour rejoindre des formations d’opposition à quelques semaines du scrutin.
SOURCE : AFP