Le calendrier des examens scolaires a été réaménagé, suite à la crise qui secoue le secteur de l’éducation à travers des grèves à répétition de la Synergie des Travailleurs du Togo (STT). Cette tension sociale a même contraint le gouvernement à reporter la rentrée des congés de Pâques.
Ce mercredi, les ministres de la sécurité (Colonel Yark Damehame) et des enseignements primaire et secondaire (Florent Maganawé) étaient face aux professionnels des médias, afin de leur exposer les raisons qui ont poussé le gouvernement à reporter la rentrée des congés de Pâques, initialement prévue le 07 avril dernier, sur le 04 mai prochain.
« La raison fondamentale est (…) sécuritaire » a déclaré M. Maganawé qui a évoqué « la nécessité de préserver la sécurité des acteurs du monde éducatif en particulier les élèves et les enseignants du fait des troubles à l’ordre public répétés dont est victime le secteur éducatif ces dernières semaines ».
Mais aussi d' »éviter les perturbations suite à l’appel à la marche de la STT prévue le 02 avril et reportée au 08 avril, la veille de la campagne présidentielle ».
« Nous avons l’obligation de faire en sorte que cette année ne soit pas une année blanche », a affirmé Florent Maganawé.
« Lorsqu’on parle de grève, on reste à la maison. On ne parle pas de grève en faisant sortir les enfants dans la rue, en agressant les enseignants qui ne sont pas grévistes, en mettant des barricades sur les voies publiques » a pour sa part martelé Yark Damehame qui trouve les raisons du gouvernement « évidentes » et « raisonnables ».
Les dispositions prises par le gouvernement pour éviter une année blanche et rassurer les parents d’élèves et le corps enseignant ont été portées à la connaissance de la presse.
Il s’agit essentiellement de (I) débuter les examens dans la deuxième quinzaine du mois de juin par le BAC II dont les résultats ont des effets au -delà du cadre national (notamment l’harmonisation des dates du BAC II au sein de l’UEMOA, les préinscriptions et bourses étrangères dans les autres universités); (II) reprogrammer les autres examens en faisant en sorte d’éviter que les mêmes acteurs ne soient impliqués dans plusieurs examens au même moment; (III) repousser l’examen du BAC I du début mai au mois de juillet 2015 précisément du 21 au 24 juillet 2015; (IV) repousser les CAP (Certificat d’Aptitude Professionnelle) Techniques du début mai à juin 2015 et (V) conserver les dates officielles du départ en vacances (10 juillet 2015) pour qu’après chaque examen les apprenants débutent leurs vacances.
Le Ministre des Enseignements Primaires et Secondaires a appelé la Synergie des Travailleurs du Togo à revenir à la table des négociations.
« Les problèmes que nous avons ne se résolvent pas dans la rue. C’est toujours autour d’une table de négociation et je voudrais aussi saisir l’occasion pour appeler la Synergie à plus de modération dans les revendications, à plus d’inclusivité et ne pas vouloir seul discuter avec le gouvernement », a-t-il souligné.
La marche annoncée ce mercredi par la Synergie des Travailleurs du Togo (STT) pour dénoncer le mutisme du gouvernement face à leurs revendications, n’a pu se tenir, les lieux étant très tôt bouclés par des forces de l’ordre.
La manifestation a été interdite par le ministère de l’administration territoriale, la STT n’ayant pas pas encore effectué « l’ensemble des démarches et des formalités relatives à la déclaration de son statut et de son existence juridique ».En gros, la STT exige une augmentation des salaires des 52.000 agents de l’Etat.
Précisons que la STT et le gouvernement sont à couteaux tirés depuis quelques semaines, un véritable bras de fer qui est pour le moment loin de trouver une solution.
Les responsables de la Synergie ont claqué la porte des négociations, exigeant des discussions directes avec le gouvernement. Les grèves déclenchées par la STT ces dernières semaines, ont fortement paralysé les centres de santé et les écoles.
FIN
Anani Elom Agboh
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