Des enquêteurs et magistrats de cinq pays ont entamé ce mardi à Lomé, un atelier régional de trois jours de mise en réseau et d’échanges visant à lutter efficacement contre la traite des êtres humains, a constaté l’Agence Savoir News.
La rencontre s’inscrit dans le cadre d’un projet régional d’appui à la lutte contre la traite des êtres humains dans les pays du Golfe de Guinée, financé par la coopération française. Ce projet vise à appuyer le renforcement des capacités nationales (système judiciaire et organisations de la société civile) et la consolidation des mécanismes de coopération régionale.
Organisé par l’Ambassade de France au Togo, ce conclave vise à consolider les dynamiques de coopération et d’entraide pénale existant au niveau régional et à soutenir les échanges d’expériences et de bonnes pratiques entre les participants venus du Bénin, du Cameroun, du Ghana, du Nigeria et du Togo.
La traite des personnes est considérée comme la troisième forme de criminalité la plus répandue dans le monde, après le trafic d’armes et le trafic de stupéfiants.
Elle génère un profit estimé à plus de 32 milliards d’euros par an, qui menace la stabilité des Etats en raison de l’économie souterraine engendrée par les profits liés à cette criminalité.
On estime à plus de 2,5 millions le nombre de victimes qui sont annuellement recrutées et exploitées à travers le monde. Les formes d’exploitation les plus répandues sont le travail forcé et l’exploitation sexuelle, mais on recense également d’autres formes d’exploitation telles que l’esclavage, la servitude et le trafic d’organes.
Les pays de la sous-région ne sont pas épargnés par ce phénomène, à la fois pays d’origine, de transit et de destination des victimes de la traite.
« C’est ensemble et par une synergie des actions internationales et régionales que nous pourrons venir à bout du terrorisme, du blanchiment des capitaux, de la piraterie maritime et du trafic de drogue qui sont les canaux par lesquels les produits de la traite des êtres humains sont réutilisés contre nos sociétés », a souligné Koffi Esaw, ministre togolais de la justice.
Selon l’ambassadeur de France au Togo, cet atelier vise d’abord à faire un bilan et l’état de lieux.
« Ainsi, sur la base de l’état des lieux — et grâce à la présence d’une experte française — les participants vont se transmettre des bonnes pratiques et trouver quelques initiatives communes qui vont permettre de faire un maillage de tous les territoires concernés. L’objectif final, c’est qu’on ne laisse pas impuni les crimes, qui sont de véritables crimes contre l’humanité », a précisé Marc Fonbaustier.
La formation est assurée par Mme Caroline Charpentier, juge d’instruction et spécialiste de la criminalité. FIN
Edem Etonam EKUE
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