Les boursiers togolais du Programme +Mandela Washington Fellowship For Young African Leaders+ Edition 2014 ont organisé du 15 au 19 décembre dernier à Kpalimé (environ 120 km au nord de Lomé), un Forum à l’intention de quelque vingt cinq jeunes leaders des Organisations de la société civile et des professionnels des médias de la préfecture de Kloto.
Cette rencontre, organisée avec le soutien de l’Ambassade des Etats Unis d’Amérique, a pour objectifs de partager les acquis dudit Programme avec la jeunesse togolaise en générale et celle de la préfecture de Kloto en particulier.
Pour mieux cerner tous les contours de ce forum, l’Agence Savoir News a approché Sylvio Combey Combetey, l’un des six boursiers togolais du Programme +Mandela Washington Fellowship For Young African Leaders+ Edition 2014.
Savoir News : Qu’est-ce qu’on peut retenir de ces cinq jours du forum des jeunes leaders de la préfecture de Kloto ?
Sylvio Combey Combetey:<
/strong> Merci pour l’opportunité que vous nous accordez. Pendant cinq jours, nous avons renforcé les capacités de nos frères et sœurs de la préfecture de Kloto sur quatre thèmes principaux notamment: «l’Engagement civique», «Business et Entrepreneuriat», «l’Administration Publique», «le Leadership».Qui est entrepreneur et ce qu’il vit, la différence entre un entrepreneur et un homme d’affaires, comment élaborer un business plan et arriver à s’exprimer, présenter son business plan en moins de cinq minutes et convaincre des potentiels partenaires.
Nous leur avons également montré le rôle des jeunes leaders dans l’administration.
publique : quand parle-t-on des questions de bonne gouvernance, de corruption dans les administrations, comment est-ce qu’un jeune peut travailler pour élaguer ces genres de problèmes dans notre société, etc… autant de points que nous avons évoqués et fait comprendre.
C’est également cet engagement civique qui nous a conduits à notre point d’orges le dernier jour où nous avons fait une activité communautaire à l’hôpital de Kpalimé.
Nous avons peinturé ensemble avec tous les participants, trois salles notamment la salle de réanimation de la pédiatrie. Je pense que les participants sont repartis très contents.
Q : Pensez-vous que les objectifs fixés sont atteints ?
R : Les objectifs que nous nous sommes fixés sont pleinement atteints, mais il y a encore d’autres points que nous aurions aimés voir. Mais moi personnellement à 90%, je suis satisfait et je crois que c’est le cas pour les autres formateurs, surtout qu’à la fin nous avons pu aider les participants à dégager eux-mêmes leur plan d’affaires.
A la fin de ce forum, il y a eu au moins quatre grandes idées d’affaires que nous, boursiers de Mandela Washington Fellowship, nous engageons à accompagner pour qu’ils puissent trouver des partenaires pour les accompagner dans la réalisation même de leur plan d’affaires et cela pour le bonheur même de leurs communauté, d’eux-mêmes et pourquoi pas de tout le pays.
Heureusement qu’à la fin, il y a beaucoup de jeunes qui nous ont fait de témoignages par rapport à la manière dont les différents modules leur ont été dispensés. Il y a certains qui ont postulé à des appels à candidatures qui ont été rejetés parce qu’ils n’ont pas compris un certain nombre de paramètres. Et à la fin, ils nous ont témoigné qu’ils sont très contents et nous aussi nous étions très contents.
Q : Qu’est ce qui vous a marqué concrètement au cours de ce forum ?
R : Ce qui m’a marqué c’est d’abord l’implication des jeunes même à résoudre les problèmes auxquels ils sont confrontés dans leur communauté, car pour nous c’est d’abord ça. Il faudrait que nous mêmes puissions nous lever, transformer les obstacles que nous rencontrons dans notre communauté en opportunité. J’ai vu vraiment ce dévouement, ils sont vraiment décidés à le faire et c’est d’ailleurs cela qui les a emmenés à décliner des plans d’affaires concrètes.
Ce qui m’a également marqué c’est que les jeunes ont montré cette envie là d’apprendre, parce que les modules avec lesquels nous étions venus étaient pour certains, nouveaux.
Donc ils ont montré cette envie d’apprendre de nouvelles choses, de les mettre en pratique. Et donc dans les groupes de travail, nous avons vu concrètement des prouesses qui ont été faites pendant ces travaux et on s’en félicite. Aussi lors des visites d’entreprise qu’on a effectuées à Kpalimé, les jeunes ont manifesté leur intérêt et ont posé beaucoup de questions.
Q : Quels messages ou conseils avez-vous à l’endroit de ceux qui sont dans le domaine de l’entrepreneuriat ou qui veulent l’embrasser pour la première fois ?
R : Pour ceux qui sont déjà dans le domaine de l’entrepreneuriat, je pense qu’il leur faut juste resserrer les coudes. L’entrepreneuriat au Togo, ce n’est pas aussi aisé que ça. D’ailleurs le climat aussi n’est pas favorable, mais je les encourage toujours à resserrer les ceintures.
Maintenant pour ceux qui veulent embrasser l’entrepreneuriat, je leur dis bravo, parce qu’il ne faudra pas que nous attendons à la maison après les études ou encore à penser qu’il faudrait avoir d’abord son Doctorat ou master avant d’aller chercher du travail. Là où nous sommes, même avec le BEPC ou le CEPD nous pouvons déjà démarrer notre propre entreprise.
Je les encourage vivement à lire des petits bouquins ou à nous suivre pour voir comment est-ce qu’ils arriveront à devenir de grands entrepreneurs. Ce n’est pas sorcier.
Il suffit d’avoir la foi et de croire en soi, d’avoir cette confiance et d’être déterminé, d’avoir également une certains passion de pouvoir également changer un certain nombre de choses dans leur communauté.
Mais au-delà, je dis souvent à nos jeunes frères et sœurs de rester toujours + focus+ dans la vie. Si nous prenons une idée aujourd’hui, il faudrait toujours qu’on n’arrive à avancer quels que soient les problèmes qu’on rencontrera.
Les obstacles, on n’en rencontrera toujours, mais quand on trébuche et on tombe, il faudrait qu’on ait le courage de se relever. Car, c’est à travers cela qu’on apprend. Je leur dis de cesser de rêver + Blanc-Noir+, de ne plus voir certaines choses comme des montagnes à ne pas dépasser. Non, il n’y pas de difficultés qu’on ne peut jamais transformer en solutions ou en opportunités, il faut donc rêver plutôt en couleurs.
Q : Quelles sont vos perspectives ?
R : J’avoue que nous avons encore beaucoup d’activités à réaliser. Nous avons commencé en octobre dernier avec une tournée qui nous a amenés à sillonner les cinq régions du Togo. Après, nous avons fait des conférences publiques, des émissions radiophoniques pour encourager beaucoup de nos frères et sœurs à postuler à l’édition 2015 du programme Mandela Washington Fellowship For Young Leaders.
Et là, nous sommes à la phase du forum avec nos frères et sœurs de Kpalimé. Ce forum sera également organisé dans d’autres villes, mais on n’envisage pas le faire à Lomé, surtout qu’il y a trop d’opportunités qu’on laisse à ceux de la capitale qu’à ceux de l’intérieur. Donc nous allons délocaliser ces formations et les faire à l’intérieur du pays.
Au-delà de cela, nous sommes en train de mettre en place des plateformes des jeunes leaders qui vont essayer de travailler autrement, de se démarquer de la masse pour montrer l’exemple. Nous, nous sommes rentrés des Etats Unis avec plein d’énergie, avec une certaine connaissance américaine que nous sommes en train de partager avec ces jeunes.
Et donc nous allons continuer par le faire, nous allons également faire d’autres activités dont je me préserve pour le moment de dévoiler ici, parce qu’il faut encore harmoniser un certain nombre de choses. Nous allons également travailler avec nos petits frères, parce que l’idée d’entrepreneuriat et d’innovation, ce n’est pas forcement l’âge de 15 ou 25 ou encore 35 ans qu’il faut d’abord atteindre avant de l’avoir.
Nous disons même que dès le bas âge, il faut inculquer cette notion là dans la mentalité de nos petits frères et sœurs. Ainsi en grandissant, ils pourront contribuer vraiment au développement socioéconomique de notre pays. FIN
Propos recueillis par Ahmed MAESTRO
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