« Nous devons éviter certaines erreurs politiques qui consistent à interdire la participation de certains acteurs aux élections », a averti ce samedi, le président de l’Union des Forces de Changement (UFC) Gilchrist Olympio dans son message de vœux du nouvel An.
« Les reformes qui visent des intérêts personnels ou qui sont contre certains acteurs auront du mal à aboutir. Nous devons donc viser loin et faire des reformes pour les générations présentes et futures. Nous avons lutté pendant longtemps contre les lois taillées sur mesures, les discriminations et autres facteurs visant à empêcher certains acteurs de participer aux élections. Tous les citoyens qui respectent les normes et qui ne sont pas en conflit avec les dispositions en vigueur, peuvent s’ils le veulent participer aux élections », a-t-il précisé.
Depuis quelques mois, le parti au pouvoir et des partis de l’opposition parlementaire sont à couteaux tirés sur les réformes politiques notamment l’épineux sujet de la limitation du mandat présidentiel. Dans l’actuelle constitution, le mandat présidentiel n’est pas limité.
Des partis de l’opposition parlementaire s’opposent à un troisième mandat du président Faure Gnassingbé (élu en 2005 et réélu en 2010) et tentent de lui barrer la route.
Un projet de loi introduit par le gouvernement et limitant à dix ans au plus, le mandat présidentiel a été rejeté le 30 juin dernier par les députés du parti au pouvoir, majoritaire à l’Assemblée nationale. Les députés n’ont pu s’entendre sur l’application de la disposition limitant le mandat présidentiel.
Pour des députés de l’opposition à l’Assemblée nationale, le texte prendra « effet immédiatement », une exigence qui n’est pas du goût des députés du parti au pouvoir qui ont simplement rejeté l’ensemble du texte.
« Nous devons éviter certaines erreurs politiques qui consistent à interdire la participation de certains acteurs aux élections », a indiqué Gilchrist Olympio, invitant tous les acteurs à réaliser « ce grand compromis national que sont les réformes constitutionnelles et institutionnelles ».
« Nous souhaitons nous élever au-dessus des querelles stériles et destructrices qui ont jadis renforcé nos adversaires (…) C’est au sein du gouvernement, à la table de travail où se traitent les problèmes de notre nation, que doivent s’affairer tous les démocrates imbus d’un idéal de progrès dépassant leurs ambitions politiques personnelles. Ce n’est que là, dans cette anti-chambre du débat public, que seront accomplies les petites avancées qui sont à la base des grandes transformations », a-t-il souligné.
« Le Togo est notre patrimoine commun. L’histoire nous regarde, et elle jugera notre génération aux résultats que nous aurons laissés à nos enfants. Mais je sais que les Togolais sauront relever les défis et sauront s’élever au-delà de préoccupations individualistes, afin de construire une nation pleine de vie et d’espoir pour nos enfants », a martelé le président de l’UFC.
Il a saisi l’occasion pour inviter « tous les démocrates Togolais à s’entendre pour travailler à l’émergence d’un cadre institutionnel solide, à la réduction de la pauvreté, et au progrès économique » du Togo.
« Que l’année 2015 soit une année de progrès, de sérénité, et de confiance renouvelée en un avenir brillant pour le Togo. Nous devons tourner le dos à la violence, aux troubles et donner une chance à l’essor de notre économie. Nous sommes les enfants de la mère Patrie et nous sommes obligés de travailler ensemble pour la paix et l’essor du Togo, l’Or de l’humanité », a poursuivi Gilchrist Olympio.
Ce dernier a annoncé que son parti prendra part à la prochaine présidentielle : « l’UFC participera aux élections présidentielles et locales prochaines et le congrès de notre parti déterminera nos décisions à ce sujet ».
Précisons que le chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé a annoncé mercredi dernier (dans son message de vœux du nouvel An), la création prochaine d’une « commission de réflexion » pour proposer un « texte de réforme politique » dans les « meilleurs délais ».
Cette commission sera composée d’historiens, de personnalités politiques, de juristes, de sociologues et de représentants de la société civile.
« Sa mission consistera à «proposer dans les meilleurs délais, un texte de réforme politique, de réforme institutionnelle et constitutionnelle qui tient compte de notre histoire, reflète nos réalités et répond aux aspirations des Togolaises et des Togolais. Je souhaite vivement que cette initiative contribue à nourrir le débat et à restaurer davantage de sérénité dans ce débat politique », avait souligné Faure Gnassingbé. FIN
Junior AUREL
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