La proposition faite par le chef de l’Etat Faure Gnassingbé de créer une « commission de réflexion » pour proposer un « texte » de réforme politique, « n’est ni plus, ni moins qu’une échappatoire », a estimé ce vendredi Mme Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson, présidente du Combat pour l’Alternance Politique (CAP 2015).
Le chef de l’État togolais Faure Gnassingbé a annoncé mercredi soir — dans son message de vœux de nouvel An — la création prochaine d’une « commission de réflexion » pour proposer un « texte de réforme politique » dans les « meilleurs délais », conformément à la huitième recommandation du Rapport de la Commission Vérité Justice et Réconciliation « qui souligne la nécessité de régler la question des réformes institutionnelles dans le cadre d’une réflexion approfondie sur l’adaptation du modèle en vigueur dans notre pays, à nos réalités sociologiques ».
Cette commission qui sera composée d’historiens, de personnalités politiques, de juristes, de sociologues et de représentants de la société civile, aura pour mission de proposer dans les meilleurs délais, un texte de réforme politique, de réforme institutionnelle et constitutionnelle qui tient compte de notre histoire, reflète nos réalités et répond aux aspirations des Togolaises et des Togolais.
« Ce que le président de la République propose n’est ni plus, ni moins qu’une échappatoire », a affirmé Mme Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson sur Rfi.
« Nous voulons rappeler au président Faure qu’il a pris des engagements de faire les réformes depuis 2006. Il ne peut pas ramer à contre-courant de la volonté du peuple », a-t-elle indiqué.
« Nous lui demandons de respecter l’engagement pris et de faire des réformes maintenant, avant la prochaine échéance électorale. Il faut d’abord faire les réformes constitutionnelles, voir dans quelle mesure on peut mettre en place des conditions d’élections transparentes. Et c’est seulement après ça, que les élections pourront avoir lieu », a souligné Mme Adjamagbo-Johnson.
Le parti au pouvoir et l’opposition parlementaire sont à couteaux tirés sur les réformes politiques notamment l’épineux sujet de la limitation du mandat présidentiel. Des partis de l’opposition parlementaire s’opposent à un troisième mandat du président Faure Gnassingbé et tente de lui barrer la route.
Un projet de loi introduit par le gouvernement et limitant à dix ans au plus, le mandat présidentiel a été rejeté le 30 juin dernier par les députés du parti au pouvoir, majoritaire à l’Assemblée nationale. Les députés n’ont pu s’entendre sur l’application de la disposition limitant le mandat présidentiel.
Pour l’opposition parlementaire, le texte prendra « effet immédiatement », une exigence qui n’est pas du goût des députés du parti au pouvoir qui ont simplement rejeté l’ensemble du texte.
Depuis lors, c’est le statu quo. Une proposition de loi introduite par des députés de l’opposition est aussi bloquée sur la table du président de l’Assemblée nationale, pour des raisons de procédure pour son adoption.
La Cour constitutionnelle a finalement tranché, renvoyant les députés à étudier le texte en commission avant son adoption plénière. FIN
Edem Etonam EKUE
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