Me Mouhamed Tchassona-Traoré, le Mouvement Citoyen pour la Démocratie et le Développement (MCD, opposition) a appelé ce vendredi, la classe politique à des « compromis » afin que les réformes constitutionnelles et institutionnelles soient opérées avant la présidentielle de 2015.
Face aux journalistes, Me Tchassona-Traoré est sorti de son silence sur ce sujet qui divise ces derniers mois l’opposition notamment l’opposition parlementaire et le pouvoir.
Les deux parties sont à couteaux tirés sur les réformes politiques notamment l’épineux sujet de la limitation du mandat présidentiel. L’opposition parlementaire s’oppose à un troisième mandat du président Faure Gnassingbé et tente de lui barrer la route.
Un projet de loi introduit par le gouvernement et limitant à dix ans au plus, le mandat présidentiel a été rejeté le 30 juin dernier par les députés du parti au pouvoir, majoritaire à l’Assemblée nationale. Les députés n’ont pu s’entendre sur l’application de la disposition limitant le mandat présidentiel. Pour l’opposition parlementaire, le texte prendra « effet immédiatement », une exigence qui n’est pas du goût des députés du parti au pouvoir qui ont simplement rejeté l’ensemble du texte.
Selon Me Tchassona-Traoré, ces réformes sont indispensables pour asseoir les bases de la démocratie togolaise.
« Le danger serait d’aller à la présidentielle de 2015 sans ces réformes. Et nous avons espoir que nos amis entendront nos cris d’alarme et vont se ressaisir pour aller vers ces réformes en faisant des compromis politiques. Car le danger pour nous aujourd’hui, c’est d’arriver à une situation où ces réformes ne sont pas opérées avant le scrutin présidentiel », a-t-il souligné.
Le président du MCD a approuvé les idées avancées ces derniers jours par le président d’honneur du Comité d’Action pour le Renouveau (CAR, opposition) Me Yawovi Agboyibo et surtout la proposition faite par un +Groupe de médiation pour l’adoption immédiate des réformes constitutionnelles et institutionnelles+.
Dans sa démarche, ce Groupe a proposé une disposition transitoire, par rapport à l’article 59 (nouveau) introduit dans les réformes constitutionnelles et libellée comme suit: « Les dispositions de l’article 59 s’appliquent à compter du mandat qui court de 2010 à 2015″.
Selon l’art 59 (nouveau) : »Le président de la république est élu au suffrage universel direct et secret pour un mandat de 5 ans, renouvelable une seule fois. En aucun cas, nul ne peut exercer plus de deux mandats. Le président de la République reste en fonction jusqu’à la prise de fonction effective de son successeur élu ».
En terme clair, rien n’empêchera le président Faure Gnassingbé de se représenter à la présidentielle de 2015, selon cette disposition transitoire.
« Cette proposition est une approche qui retient l’attention de notre parti (…) Nous allons battre Faure Gnassingbé en 2015, si nous avons ces réformes (limitation de mandat et un scrutin à deux tours) et nous nous organisons. J’ai la ferme conviction qu’on le battra », a affirmé Me Tchassona-Traoré, dénonçant au passage, la composition de la CENI (Commission Électorale Nationale Indépendante/Chargée d’organiser la présidentielle de 2015).
« Nous devons rendre la vie politique plus dynamique au plan national. La guerre de chef doit finir, pour qu’on aille vers l’essentiel », a-t-il martelé.
Ce dernier a par ailleurs, invité la communauté internationale à accompagner le Togo, au lieu d’attendre le dernier moment pour jouer aux « sapeurs-pompier ».
« La Communauté internationale notamment la Cédéao, l’Union africaine et la francophonie doivent dépêcher des missions pour appuyer ce qui se fait déjà sur le terrain, afin de nous aider à aller de l’avant (…) », a lancé Me Tchassona-Traoré dont le parti se prononcera les jours à venir sur sa candidature à la présidentielle de 2015.
« D’ici deux semaines au plus, la candidature du MCD. Mais nous travaillons pour que la voix du MCD soit entendue lors de ces élections », a-t-il précisé.
Rappelons qu’aucune date n’a encore été fixée pour la tenue du scrutin présidentiel. La dernière présidentielle remonte à mars 2010, scrutin à l’issue duquel le président Faure Gnassingbé a été réélu pour un mandat de cinq. FIN
Junior AUREL
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