Des jeunes en conflit avec la loi ont été jugés récemment au tribunal de Lomé lors d’une audience foraine du tribunal de Kévé (environ 50 km au nord de Lomé).
Initiée par l’Union Chrétienne des Jeunes Gens/Young Men’s Christian Association (UCJG/YMCA-Togo), cette audience ou instructions foraines s’inscrit dans le cadre de son projet « Soutien aux défenseurs des Droits de l’homme contre le mauvais traitement systématique des jeunes en conflit avec la loi et pour un meilleur accès à la justice dans quatre régions du Togo », financé par l’Union européenne (UE) et Y Care International.
Ces instructions foraines sont co-organisées avec YCI. L’Agence Savoir News a approché Mlle Akaya, juge d’instruction au tribunal de Kévé.
Q : L’UCJG a initié des instructions foraines pour les jeunes dans le cadre de son projet « Soutien aux défenseurs des Droits de l’homme contre le mauvais traitement systématique des jeunes en conflit avec la loi et pour un meilleur accès à la justice dans quatre régions du Togo ». Quelle appréciation faites-vous de cette initiative de l’UCJG ?
R : Je salue l’initiative de l’UCJG, parce que nous avons réellement des difficultés pour interroger nos inculpés. Avant, l’instruction se faisait une fois par mois faute de moyens. Mais maintenant, les choses ont un peu évolué et nous avons la possibilité de venir écouter les détenus une fois par semaine. Grâce à l’appui de l’UCJG, nous avons organisé les instructions foraines pour écouter et interroger les détenus pendant une semaine, ce qui a fait avancer beaucoup de dossiers.
Est-ce que cet appui de l’UCJG répond à vos attentes ?
Oui l’initiative répond à nos attentes et notre vœu le plus cher est que ces instructions soient multipliées et fait à plusieurs occasions pour aider les détenus qui attendent d’être jugés et de connaître leur sort.
Combien de jeunes ont déjà été jugés dans le cadre de ces audiences ou instructions foraines ? Ont-ils été tous acquittés ?
Récemment nous avons programmé une dizaine de dossiers que nous avons pu instruire. En réalité, ce n’est pas le nombre de détenus qui pose problème. Mais c’est plutôt le nombre d’actes parce qu’à l’égard d’un seul détenu, il peut y avoir deux ou trois actes à accomplir. Nous voyons plus le coté des actes à accomplir que le nombre de détenus interrogés ou écoutés. Nous faisons seulement l’instruction. Ce n’est pas encore l’étape de jugement pour connaître ceux qui sont acquittés.
Quel est l’impact positif de cette instruction foraine ?
Je crois que ces instructions aident vraiment les détenus, parce qu’elles permettent de faire avancer la procédure pénale pour que les dossiers aillent plus vite en jugement.
Comment expliquez-vous la surpopulation constatée dans nos prisons? Et que faut-il faire pour les décongestionner ?
Nos prisons ont été conçues pour un certain nombre de détenus, mais aujourd’hui le nombre de personnes en prison s’est accru et les prisons ne sont plus adaptées à ce nombre. Pour décongestionner les prisons, il faut simplement construire des maisons d’arrêt à côté des prisons pour mettre ce qui ne sont pas encore jugés à part et les condamnés aussi à part. FIN
Propos recueillis par Chrystelle MENSAH
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