Le Mouvement Martin Luther King (MMLK, la Voix des Sans voix du Pasteur Komi Edoh et les populations du canton d’Atchinédji et autres localités affectées par les travaux du barrage de Nangbéto ont appelé à un sit-in les 5, 6 et 7 novembre prochain devant la nouvelle Présidence de la République. Ces derniers dénoncent le « mutisme » après trois mois d’attente de la +médiation+ de la Banque Mondiale.
« Aujourd’hui, trois mois après, c’est du fiasco et de la désillusion totale », a affirmé Pasteur Edoh Komi, président du MMLK dans une interview exclusive à l’Agence Savoir News.
« A partir du 3 décembre, nous prendrons d’assaut les installations de Nangbéto pour une durée indéterminée jusqu’à satisfaction totale », a-t-il averti.
Savoir News : Le MMLK et les populations du canton d’Atchinédji ont appelé à une série de manifestations dont trois jours de sit-in devant la présidence de la République à compter du 5 novembre. Pourquoi ce revirement de la situation?
Pasteur Edoh Komi:<
/strong> Il est évident aujourd’hui que le destin des populations du canton d’Atchinedji et les autres localités affectées par les travaux de Nangbéto se trouve exclusivement entre leurs propres mains. Car, les interlocuteurs auxquels nous faisions confiance jouent au jeu du ping-pong et à la politique d’autruche.Nous avons donc estimé qu’il faille prendre les taureaux par les cornes. Tenez-vous bien le 21 juillet dernier, votre agence Savoir News a été témoin de nos déclarations suite à la médiation présumé de la Banque Mondiale à la sortie de notre rencontre avec la CEB, la Banque Mondiale et les émissaires du gouvernement.
Aujourd’hui, trois mois après, c’est du fiasco et de la désillusion totale. Cette institution financière nous a piégé et a cherché seulement à avorter la manifestation du 23 Juillet devant ses locaux à Lomé. Sinon, Comment comprendre cette inattention de la part des responsables de la Banque Mondiale qui ont choisi de ne pas répondre même à nos courriers ces derniers temps.
Autrement, ni la CEB ni la Banque Mondiale ne sont nullement préoccupés par la misère de ces populations.
Nous n’avons dans ce cas de figure, que nous remettre à nouveau dans les rues pour nous exprimer devant le Chef de l’Etat.
Ce dernier est le seul et unique interlocuteur valable à qui nous transmettons les doléances de ces populations. En définitive, vous comprenez les raisons qui motivent le revirement de la situation avec trois jours de sit-in devant la Nouvelle Présidence de la République les 5, 6 et 7 Novembre. Et à partir du 3 décembre, nous prendrons d’assaut les installations de Nangbéto pour une durée indéterminée jusqu’à satisfaction totale. Nous resterons là, nous mangerons là, nous dormirons là et nous manifesterons là.
Q : Vous savez très bien que la présidence de la République n’est pas un lieu ordinaire. Pourquoi avez-vous choisi cet endroit pour vos manifestations ? Avez-vous rempli les formalités d’usage ?
R : Il vous faut plutôt savoir que la Présidence de la République n’est pas un lieu extraordinaire. C’est un endroit comme les autres endroits et la loi du 16 mai 2011 relative aux manifestations n’a donné de caractère spécifique à aucune place. Seulement, c’est un endroit stratégique et c’est pourquoi nous l’avons choisi.
C’est le lieu de grandes décisions nationales et nous attendons un satisfécit dans ce dossier à partir de la Présidence de la République.
Toutes les démarches sont faites et les formalités d’usage remplies pour la circonstance.
Nous tenons toutefois à rappeler que toutes nos manifestations ont été toujours interdites par les autorités, mais cette fois-ci nous espérons qu’elles vont entendre raison pour se conformer à la loi Bodjona de 2011. Autrement nous braverons toutes les intimidations.
Q : Le ministre de la sécurité vous aurait demandé de surseoir à vos manifestations.
R : Nous maintenons bien nos manifestations, car rien n’est concret pour le moment. Nous avons déjà eu des promesses non tenues. Il y a lieu d’être prudent pour ne plus être encore victime de la mauvaise foi de nos interlocuteurs. Nous ne déciderons qu’à l’issue des échanges de mardi prochain avec le ministre à la CEB. Celui qui est mordu par le serpent, se méfie du ver de terre.
Q : Pouvez-vous nous rappeler brièvement, l’origine du mécontentement des populations du canton d’Atchinédji ?
R : L’origine du mécontentement des populations du canton d’Atchinedji n’est autre que l’expropriation de leurs terres au profil du barrage de Nangbéto sans mesure d’accompagnement il y a trente ans.
Ces terres étant englouties par ce projet, elles sont déportées et larguées dans un endroit isolé ou elles vivent dans la misère et la pauvreté.
Elles espéraient jouir des indemnisations de leurs terres, des plantations dévastées, de l’électricité, de l’aménagement et de construction des infrastructures routières sanitaires, scolaires et sociales, mais jusqu’à présent en vain. C’est ce qui les irrite et les remonte. FIN
Propos recueillis par Junior AUREL
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