La Conférence des Evêques, le Bureau Exécutif de l’Eglise Evangélique Presbytérienne et le Comité Exécutif de l’Eglise Méthodiste du Togo ont appelé ce mercredi, l’ensemble des acteurs politiques à tout mettre en œuvre, afin que la loi portant réformes politiques soit réexaminée et adoptée par le Parlement.
Introduit au Parlement par le gouvernement, le « projet de loi » (comportant une bonne partie des réformes exigées par les principaux partis de l’opposition) avait été rejeté le 30 juin dernier par des députés de la majorité parlementaire. Les deux principales modifications portent sur la limitation du mandat présidentiel et le mode de scrutin pour la présidentielle.
Véritable point de discorde entre le parti au pouvoir et l’opposition parlementaire : la question de la limitation du mandat présidentiel.
Selon l’article 59 (nouveau), « le président de la république est élu au suffrage universel direct et secret pour un mandat de 5 ans, renouvelable une seule fois. En aucun cas, nul ne peut exercer plus de deux mandats. Le président de la République reste en fonction jusqu’à la prise de fonction effective de son successeur élu ».
Dans l’actuelle constitution, le mandat n’est pas limité. Pour l’opposition parlementaire, la nouvelle disposition, une fois adoptée, prendra « effet immédiatement ». Une exigence qui vise le président Faure Gnassingbé élu en 2005 et réélu en 2010. Pour ces opposants, Faure Gnassingbé ne doit plus se représenter pour la présidentielle de 2015.
Faute de « consensus » sur ce point, les députés du parti au pouvoir, ont simplement rejeté en bloc, toutes les modifications introduites par le gouvernement.
La Conférence des Evêques, le Bureau Exécutif de l’Eglise Evangélique Presbytérienne et le Comité Exécutif de l’Eglise Méthodiste du Togo « déplorent que l’absence de confiance et l’intransigeance des uns et des autres n’aient pas permis d’aboutir à l’adoption du texte de loi vivement attendu par les Togolais ».
Selon eux, « cette rebuffade essuyée par le peuple » est un « regrettable recul enregistré dans l’engagement pris par les mêmes acteurs d’une part depuis plus de huit ans dans le cadre de l’APG (Accord Politique Global), et, d’autre part, depuis plus de deux ans dans le processus de mise en œuvre des recommandations de la CVJR (Commission Vérité, Justice et Réconciliation) ».
Ces hommes d’Eglises notent que depuis le 30 juin, « aucune autre démarche n’est entreprise pour trouver une issue à cette question capitale pour l’avenir de notre Pays ».
Pour l’amour de la Patrie
« Voilà pourquoi, tout en respectant les positions exprimées par les diverses formations politiques représentées ou non à l’Assemblée Nationale, la Conférence des Evêques du Togo, le Bureau Exécutif de l’Eglise Evangélique Presbytérienne du Togo et le Comité Exécutif de l’Eglise Méthodiste du Togo adressent un appel pressant au Chef de l’Etat, au Premier Ministre et à son Gouvernement, au Président de l’Assemblée Nationale, à tous les députés et à tous les responsables de l’opposition togolaise en faveur d’une nouvelle initiative visant à réexaminer les questions introduites auprès de l’organe législatif de notre Pays en vue d’y trouver une issue plus positive », soulignent-ils dans une déclaration commune intitulée « Pour l’amour de la Patrie ».
Ils exhortent « tous les fils et filles de notre Pays à faire prévaloir l’amour de la Patrie sur toutes les autres considérations partisanes et égoïstes, afin de faire avancer la démocratie et permettre à l’élection présidentielle de 2015 de se tenir dans un cadre serein, paisible, juste et équitable ».
Par ailleurs, la Conférence des Evêques, le Bureau Exécutif de l’Eglise Evangélique Presbytérienne et le Comité Exécutif de l’Eglise Méthodiste du Togo invitent « tous les croyants à s’unir en prière pour implorer du Seigneur la grâce de l’Esprit Saint sur les personnes et institutions auxquelles il appartient de prendre les décisions opportunes en ces temps décisifs pour notre Pays ».
Pas encore de date fixée pour la tenue du scrutin présidentielle de 2015. Les membres de la nouvelle Cour constitutionnelle et de la nouvelle Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), ont prêté serment respectivement vendredi et lundi dernier.
Composée de 17 membres, la CENI est chargée d’organiser et de superviser ce scrutin. FIN
Photo @ Archives
Junior AUREL
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