Une centaine de jeunes de la Convention Démocratique des Peuples Africains (CDPA, opposition) venus de toutes les fédérations, ont entamé ce jeudi à Lomé, deux jours de conclave axé sur le thème : « Engagement socialiste et leadership des jeunes », a constaté l’Agence Savoir News.
Les travaux qui déroulent à Tokoin Césal, ont été ouverts par la secrétaire générale par intérim de ladite formation politique Mme Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson en présence des responsables de certains politiques parmi lesquels Dr Georges William Kouessan du parti Santé du Peuple (Opposition), Nathanaël Olympio, responsable aux finances du Parti des Togolais (Opposition) et Fulbert Attisso, chef de file de l’Appel des Patriotes/Opposition.
Cette formation initiée par les responsables de la CDPA, s’inscrit dans le cadre de la célébration du 24è anniversaire du grand soulèvement populaire du 5 octobre 1990.
Dans son allocution, Mme Adjamagbo-Johnson a dans un premier temps, fait l’historique de ce soulèvement et le bilan après 24 années de lutte, avant de s’appesantir sur les différentes tractations au sein de l’opposition notamment des deux regroupements (Collectif Sauvons le Togo / CST et la Coalition Arc-en-ciel) pour la désignation du candidat unique en vue de la présidentielle de 2015.
« Il y a 24 ans, les togolaises et les togolais sont descendus par milliers dans la rue pour en découdre avec la dictature et exprimer leur colère émancipatrice, signe annonciateur d’un bouleversement socio-politique dans notre pays, alors livré à une dérive autoritaire. Souvenons-nous, en ce moment, le gouvernement venait de boucler deux programmes d’ajustement structurel et des programmes de stabilisation financière, avec leur cortège de licenciements, de mise à la retraite anticipée de fonctionnaires, de chômage endémique des jeunes et de reniement des dépenses sociales », a rappelé Mme Adjamagbo-Johnson devant les jeunes de son parti, avec des foulards rose au cou, sur lesquels ont pouvait lire : « ça peut changer ! ça doit changer ».
« L’immense majorité des togolais croupissaient dans la misère, alors qu’une infime minorité gouvernante s’empiffrait insolemment. Aucune voix n’osait s’élever pour dire assez, car le risque était grand de perdre sa liberté, voire sa vie (…). La lutte pour la démocratie fut marquée par la publication de la brochure l’Alternance, la rédaction et la distribution des tracts dénonçant les injustices du régime en place. Mais le pouvoir finit par mettre la main sur les jeunes de la CDPA clandestine et les jeta en prison où ils furent torturés avant d’être libérés quelque semaines plus tard, sauf d’eux d’entre eux : feu Logo Hilaire et Doglo Tino Agbéléko. Ceux-ci furent jugés et attendaient leur verdict ce 5 octobre 1990. En lieu et place du verdict, ce fut une déferlante populaire qui inonda le tribunal, et puis la ville de Lomé. Elle ouvrait enfin une brèche déterminante pour la lutte contre le système dictatorial vieux de 25 ans », a raconté Mme Adjamagbo-Johnson.
Depuis lors, l’histoire du Togo « s’est accélérée, car les togolaises et togolais se sont réveillés et pour eux, il n’est pas question de retourner se coucher aussitôt (..) Le régime finit par céder sous la pression populaire », a-t-elle souligné.
D’où la conférence nationale souveraine, suite à l’accord du 12 juin
Selon Mme Adjamagbo-Johnson, cette conférence a malheureusement accouché d’une « transition chaotique et inachevée ». Mais, à qui la responsabilité ?
La secrétaire générale de la CDPA a dans un premier temps, pointé du doigt le pouvoir en place, « les tenants du système » ayant « usé de tous les moyens pour la survie d’un régime décrié en discrédité ».
« Mais, il ne faut pas se le cacher, nous partis de l’opposition avons aussi notre part de responsabilité dans cette évolution. Oui, à cause de nos multiples erreurs, nous avons prêté le flanc au régime qui n’a pas hésité à l’exploiter pour commettre ses forfaitures », a-t-elle reconnu.
Elle a cité pêle-mêle, la mauvaise gestion des accords, le boycott inopportun de scrutins, le manque de cohésion et de concertation entre les acteurs politiques, le refus de la candidature unique lors des scrutins etc…
« Oui, nos errements ont permis à ce régime de continuer à détenir les rênes du pouvoir », a affirmé Mme Adjamagbo-Johnson.
A en croire cette dernière, 24 ans après le soulèvement du 5 octobre 1990, les revendications à la base de cet élan population (démocratie, bonne gouvernance, égalité de chance, emploi et justice sociale) « demeurent encore un mirage », en dehors de « quelques maigres avancées ».
Au cours de ces deux jours de conclave, ces jeunes de la CDPA écouteront des communications notamment sur la sociale démocratie et le leadership de la jeunesse, suivies de débats. Sont également prévus : des travaux en groupes et des discussions interactives entre intervenants et ces jeunes sur la question de la participation des jeunes en politique. FIN
Junior AUREL
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