Un avion d’Air Algérie s’est écrasé jeudi dans le nord du Mali moins d’une heure après son décollage de Ouagadougou, avec à son bord au moins 116 personnes, parmi lesquelles une cinquantaine de Français, dont le sort reste inconnu.
Après des informations contradictoires sur le lieu exact du crash, un haut responsable burkinabé a annoncé jeudi soir que l’appareil s’était écrasé près de la frontière entre le Burkina Faso et le Mali.
« Nous venons de retrouver l’avion algérien. L’épave a été localisée (…) à 50 km au nord de la frontière du Burkina Faso », dans la zone malienne de Gossi, a déclaré le général burkinabè Gilbert Diendiéré, chef d’état-major particulier à la présidence.
La ville de Gossi se trouve à environ 100 km au sud-ouest de Gao, la plus grande ville du nord du Mali. Le général Diendiéré a indiqué ne pas avoir d’information sur le sort des occupants de l’avion que, selon lui, un témoin a vu « tomber » dans la zone.
Peu avant, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta avait affirmé que « l’épave a été aperçue » dans le nord de son pays, mais dans une zone différente, « entre Aguelhoc et Kidal », près de la frontière algérienne, sans plus de détails.
« L’avion a disparu à Gao, à 500 km de la frontière algérienne », avait déclaré le Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal en fin de matinée, en parlant de « victimes ».
« Tout laisse penser que cet avion s’est écrasé », selon le président français François Hollande. Selon lui, l’équipage espagnol a signalé qu’il changeait de route « en raison de conditions météo particulièrement difficiles ».
« Aujourd’hui même, nous ne pouvons pas établir les causes de ce qui s’est produit », a cependant souligné M. Hollande, assurant que la France avait mobilisé tous ses « moyens militaires » au Mali pour retrouver l’avion.
Accident ou attentat, « on ne peut pas, on ne doit exclure aucune hypothèse avant d’avoir tous les éléments », a dit le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius.
La secrétaire d’Etat aux Français de l’étranger, Fleur Pellerin, est attendue dans la nuit de jeudi à vendredi à Ouagadougou.
Au Mali, malgré une intervention militaire internationale encore en cours, la situation est toujours instable dans le Nord, qui fut occupé pendant plusieurs mois en 2012 par des groupes armés jihadistes.
Deux Mirage 2000 de l’armée française, basés au Tchad, ont participé à la recherche de l’appareil, un MacDonnell Douglas MD-83 immatriculé EC-LTV et affrété auprès de la société espagnole de leasing Swiftair, avait indiqué l’état-major des armées à Paris.
L’Algérie, le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont participé aux recherches dans une vaste zone autour de Gao.
En France, où une enquête judiciaire a été ouverte pour « homicides involontaires », l’appareil avait été déclaré en « bon état » lors d’un contrôle cette semaine, a assuré l’aviation civile.
– ‘Une mauvaise visibilité’ –
Selon la compagnie Air Algérie, l’avion avait décollé de Ouagadougou, avec plus de 110 passagers et six membres d’équipage, à destination d’Alger dans la nuit de mercredi à jeudi. Il a disparu des écrans radar 50 minutes après son décollage.
Au départ, il transportait notamment 50 Français (dont une famille de sept personnes, les parents, quatre enfants et un neveu), 24 Burkinabè, huit Libanais, six Algériens, six Espagnols (les membres de l’équipage), cinq Canadiens (dont quatre membres d’une même famille, les parents et deux de leurs enfants), quatre Allemands et deux Luxembourgeois.
A son bord se trouvaient aussi un Belge, un Camerounais, un Egyptien, un Malien, un Nigérien, un Roumain, un Suisse, un Ukrainien et « 3 nationalités en cours de recherche ».
Plusieurs médias internationaux avaient rapporté la présence dans l’avion de Mariela Castro, fille du président cubain Raul Castro, qui a dénoncé à l’AFP à la Havane un « show médiatique » autour d’une information non vérifiée.
Des cellules de crise ont été mises en place en Algérie, au Burkina Faso, au Mali et en France.
Selon un responsable d’Air Algérie, les voyageurs dans l’avion accidenté étaient « tous des passagers de transit ».
Dans plusieurs aéroports français où les passagers étaient attendus après leur escale à Alger, des proches cherchaient, hébétés, des bribes d’informations après avoir appris la disparition de l’avion par les médias.
Selon une source au sein d’Air Algérie, l’appareil « n’était pas loin de la frontière algérienne quand on a demandé à l’équipage de se dérouter à cause d’une mauvaise visibilité et pour éviter un risque de collision avec un autre avion assurant la liaison Alger-Bamako ».
« Le signal a été perdu après le changement de cap », a-t-elle dit sous couvert d’anonymat.
Une source officielle malienne a indiqué que le contact avec l’avion avait été perdu dans la région de Gao, secouée par de « forts orages » dans la nuit de mercredi à jeudi. FIN
Source : Afp
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