Une caravane de plaidoiries gratuites au profit des personnes en détention préventive a été lancée ce jeudi à Lomé et se déroulera du 21 au 25 juillet dans 13 villes (Dapaong, Mango, Kara, Sokodé, Bassar, Atakpamé, Notsé, Tsévié, Tabligbo, Vogan, Aného, Kpalimé et Lomé), a constaté une journaliste de l’Agence Savoir News.
Ont pris part à cette cérémonie l’Ambassadeur des Etats Unis au Togo M. Robert Whitehead, M. Christian Trimua Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de la justice et Me Christine Ekoué-Kouvahey, bâtonnier de l’ordre des avocats du Togo.
Ces plaidoiries seront menées par une trentaine d’avocats répartis dans ces différentes villes, en vue de désengorger les prisons togolaises, aujourd’hui surpeuplées.
Cette caravane de plaidoiries est la troisième et dernière étape du projet « Promotion des droits des détenus », qui vise à faire libérer trois cents détenus répertoriés dans les cinq régions du Togo. Il est financé en 2013 à hauteur de 20 millions de F.CFA (environ 40.000 dollars) et s’inscrit dans le cadre du Fonds de Démocratie et des Droits de l’Homme (DHRF) de l’Ambassade des USA.
Le DHRF est l’un des fonds que le gouvernement américain accorde chaque année pour fournir une assistance technique aux organisations de promotion des droits de l’homme et du processus démocratique.
« Dans le cadre de cette caravane, nous envisageons couvrir les deux grandes zones du pays c’est-à-dire la région septentrionale et la région méridionale. Il y aura plus d’une trentaine d’avocats qui vont sillonner le pays. Ils iront dans les différentes juridictions plaider pour les personnes en détention préventive qui ont commis des délits, mais qui n’ont pas les moyens de payer les services d’un avocats », a expliqué Me Ekoué-Kouvahey.
« Cette action, vise à désengorger nos prisons et à permettre à ceux qui sont emprisonnés d’avoir une visibilité. Il faut qu’ils aient à coté d’eux, un avocat qui puisse les assister et les défendre. C’est un droit qui est reconnu par notre constitution », a-t-elle souligné.
Pour l’ambassadeur des Etats-Unis au Togo, le problème de surpopulation des prisons du Togo n’est pas seulement provoqué par l’accroissement du taux de criminalité, mais aussi par un système de justice qui fonctionne lentement.
Cette caravane permettra d’accélérer ne serais que quelques jours ce système en faveur des détenus, a indiqué M. Robert Whitehead.
« Les conditions de détention constituent le problème le plus visible en matière de droits de l’homme dans ce pays. Le dernier rapport sur les droits de l’homme que nous avons publié indique que les conditions dans les prisons restent difficiles et dans certains cas, dangereuses pour la vie. Nous espérons à travers cette caravane avec l’appui du barreau du Togo, clore les cas les plus en retard puisque ce travail permettra à toutes ces personnes de retrouver ce qui justement leur appartient, c’est-à-dire leur liberté », a-t-il précisé.
Au Togo, la plupart des prisons sont surpeuplées, en raison de la lenteur des procédures judiciaires. A titre d’exemple, la prison civile de Vogan est surpeuplée à 135%, de Dapaong (à 190%), d’Aného (à 207%), d’Atakpamé (à 220%), de Notsé (à 269%), de Lomé (à 295%), selon les récentes enquêtes de la Ligue Togolaise des Droits de l’Homme (LTDH).
La prison de Tsévié bat le record avec une surpopulation excédentaire de 407% », affichent les chiffres. FIN
Chrystelle MENSAH / Rédaction
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