Une trentaine de représentants d’associations et d’Ongs membres (pour la plupart) de l’Alliance Pour la Souveraineté Alimentaire en Afrique (APSA/AFSA en anglais) ont entamé ce jeudi à Lomé, une importante de réunion de planification stratégique, a constaté une journaliste de l’Agence Savoir News.
Les travaux de cette rencontre ont été officiellement ouverts par M. Koffi Edou, Directeur des Ressources au ministère de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche, en présence de M. Bernard Guri, président de l’AFSA.
Plusieurs pays sont représentés à cette rencontre (Ethiopie, Ghana, Bénin, Nigéria, Tanzanie, Afrique du Sud, Tchad, Malawi, Côte d’Ivoire, etc.).
Il s’agit d’une réunion de planification interne pour les deux années à venir, cette rencontre servira également de cadre de rencontre avec les acteurs locaux pour une fédération.
L’Alliance pour la souveraineté en Afrique (APSA/AFSA en anglais) est une plateforme africaine constituée de réseaux de sociétés civiles et d’organisations paysannes. Elle a pour but d’influencer les politiques et de promouvoir des solutions africaines pour la souveraineté alimentaire.
Elle se veut une plateforme continentale réunissant une voix unique et plus forte sur les questions concernant les agriculteurs, les consommateurs et la nature, élaborant des solutions claires et viables.
Pour ce faire, la plateforme s’est donnée comme fonctions principales, de créer des forums de discussion, de bâtir des relations, de battre campagne, de faire du lobbying et plaidoyer pour promouvoir et renforcer les bonnes pratiques.
Cet alliance intervient dans trois domaines essentiels : l’accaparement des terres, l’agro-écologie et la souveraineté alimentaire. En clair, il s’agit d’œuvrer pour que les politiques agricoles aillent dans le sens de l’amélioration des conditions de vie des communautés, d’attirer l’attention sur la question des OGM (qui dénaturent et a des conséquences néfastes sur la santé des populations), en gros elle milite pour l’agro écologie qui respecte l’environnement, la biodiversité et la santé des populations.
L’APSA dispose à cet effet de quatre groupes de travail qui se penchent sur « la souveraineté alimentaire », « l’accaparement des terres », « la sensibilisation » et le « plaidoyer pour la cause de l’agro écologie.
Selon Dr Million Belay, coordinateur de l’AFSA, quand on parle de souveraineté alimentaire, il faut entendre protection des sols, l’agriculture écologique – pas d’engrais, pas de produits chimiques, pas de semences modifiées -, etc.
« La baisse de la biodiversité augmente l’émission de gaz à effet de serre, ce qui entraine l’apparition et l’augmentation des maladies et anomalies comme l’obésité, le cancer, etc. La vision supportée par l’AFSA est l’agro écologie qui demeure le système et le model fondamental qui respecte la nature. L’agro écologie va de pair avec la nutrition et cela augmente également la productivité », a-t-il souligné.
Pour Mme Claire Quenum, point focal du Réseau Africain pour le Droit à l’Alimentation (RAPDA), la souveraineté alimentaire est un concept qui va au-delà de la sécurité alimentaire, elle prend en compte les droits des personnes de produire et de se nourrir selon leur culture et tradition, et cela permet de sauvegarder la culture, la tradition et la prise en compte de la personne dans l’alimentation.
Selon elle, les populations doivent avoir le droit sur les semences, sur les terres, sur les ressources humaines pour pouvoir sauvegarder les cultures et leur alimentation selon leur tradition et selon leurs droits.
M. Edou a, quant à lui indiqué que cette réunion stratégique permettra au Togo de s’enrichir davantage des orientations qui découleront de ces assises, pour un aboutissement meilleur de la vision du gouvernement : mettre l’accent sur la modernisation de l’agriculture comme principale voie pour l’essor des industries de transformation et la multiplication des petites, moyennes et très petites entreprises, favorisant ainsi la création de véritables filières de transformation. Pour lui, les gouvernements doivent redoubler d’effort pour soutenir l’agriculture qui reste un secteur essentiel de l’économie africaine, offrant des emplois pour plus des 2/3 de la population du continent.
Pendant ces trois jours, les groupes de travail de l’APSA vont planifier sur les deux années à venir, sur les domaines d’intervention de l’AFSA, ils feront l’état des lieux des actions sur le terrain, écouteront plusieurs communications et essayeront de répondre à plusieurs questions liées à la stratégie de travail, de communication, etc. Ils se pencheront également sur les recommandations à faire sur les statuts de l’APSA, comment coordonner les campagnes, les urgences, etc. FIN
Ambroisine MEMEDE
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