Les états généraux de la presse togolaise se sont déroulés du 30 juin au 2 juillet dernier à Kpalimé, ville située à environ 120 km au nord de Lomé. Quelque 223 journalistes et patrons de presse (secteurs public et privé), ainsi que des experts venus du Bénin, du Burkina Faso, du Niger, du Tchad et de la France ont pris part à ces assises placées sous le thème: « Le pari de la professionnalisation ».
« Les échanges ont été riches et fructueuses, sans concession et parfois tendues », selon Jean Paul Agboh Ahouélété, le président du Conseil National des Patrons de Presse (CONAPP) dans une interview à l’Agence Savoir News.
« Les problèmes auxquels la presse togolaise est confrontée ont été relevés sans concession et aucun sujet ne fut tabou », a-t-il souligné, invitant chaque acteur à « jouer sa partition et assumer ses engagements » pour la mise en œuvre des recommandations.
Savoir News : Au CONAPP, quel petit bilan dressez-vous de ces assises ?
Jean Paul Agboh Ahouélété : Nous nous réjouissons de la tenue de ces états généraux. Il faut dire qu’il a fallu franchir beaucoup d’obstacles et d’opposition pour parvenir à les organiser. Dès le départ, notre organisation s’est inscrite dans la dynamique et a soutenu l’initiative, parce que convaincue qu’après deux décennies, la presse privée togolaise, avait besoin de faire un bilan et de dresser de nouvelles perspectives. Celle davantage de professionnalisation sans laquelle, elle ne sortirait jamais de l’ornière. Après trois jours de travaux, nous avons quitté Kpalimé sur une note de satisfaction. D’abord parce que les échanges ont été riches et fructueuses, sans concession et parfois tendues. L’essentiel est que chaque participant ait pu exprimer son point de vue et porter son idée. Ensuite parce qu’une bonne partie de la plate-forme élaborée par le Conseil National des Patrons de Presse en prévision de ces assises, a pu convaincre les participants, notamment dans les différentes commissions, et être intégrée aux recommandations. Enfin, à cause de l’engagement du gouvernement à faire siennes ces recommandations en vue d’un nouveau départ pour la presse togolaise.
Q : Qu’est-ce qui a le plus retenu votre attention durant les travaux ?
R : C’est d’abord la diversité et la représentativité des participants. Venus de tous les coins du Togo, de différents types de médias, presse écrite, presse en ligne ou audiovisuels, ou encore de la presse privée ou des médias publics, ils étaient patrons de presse, journalistes, professionnels ou techniciens de la communication. Ensuite, le sérieux et l’implication qui a été ceux de tous les participants pendant les travaux. Même les petits soucis liés à l’organisation, les coupures intempestives de courant ou encore la poursuite des séances à des heures tardives n’ont à aucun moment, eu raison de leur assiduité, ni de leur détermination.
Q : Trois jours d’intenses débats et une série de recommandations. Avez-vous vraiment l’impression qu’un pas a été franchi ?
R : Les problèmes auxquels la presse togolaise est confrontée ont été relevés sans concession et aucun sujet ne fut tabou. Ce qui a permis aux participants d’élaborer une série de recommandations qui devront permettre sans conteste, de gagner le pari de la professionnalisation, d’ouvrir la voie à l’instauration d’un environnement juridique, socio-économique favorable aux médias mais aussi à l’émergence d’une presse crédible et prospère. Mais oui, encore faut-il que ces recommandations reçoivent application.
Q : Effectivement, une seule inquiétude exprimée par bon nombre de participants interrogés par l’Agence Savoir News à la fin des travaux: la mise en œuvre des recommandations. Etes-vous également inquiet ?
R : Je ne suis pas inquiet, parce que je présume la bonne foi de tous les acteurs et surtout j’ai noté l’engagement de tous pour sortir la presse de l’ornière. Le Gouvernement s’est engagé à faire sa part. Il faut lui en donner acte tout en restant vigilant à travers notamment le comité de suivi, mais pas seulement. Les autorités ne sont pas les seules destinatrices des recommandations. Il existe certains points dont la mise en œuvre incombe aux professionnels des médias eux-mêmes ainsi qu’à leurs organisations représentatives. Chacun devra donc jouer sa partition et assumer ses engagements.
Q : Quel message avez-vous à l’endroit des autorités togolaises ?
R : Je voudrais les remercier pour l’initiative et les interpeller pour que la bonne dynamique entrevue à Kpalimé soit suivie d’effet. Il faut que ces états généraux soient les derniers et historiques. Et le Gouvernement a un rôle capital à jouer. FIN
Propos recueillis par Junior AUREL
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