Environ 11 millions de jeunes en Afrique Sub-saharienne, feront chaque année leur entrée sur le marché du travail, au cours de la prochaine décennie. Des millions d’emplois productifs et bien rémunérés devront être créés afin de stimuler la croissance économique, réduire de façon significative, la pauvreté et promouvoir une prospérité partagée.
Tels sont des chiffres publiés par la Banque mondiale dans son dernier rapport sur « l’Emploi des Jeunes en Afrique Subsaharienne ».
Une séance de dissémination de ce document s’est déroulée vendredi à Abidjan et suivie par vidéoconférence au siège de la représentation de l’Institution financière à Lomé.
Cette rencontre qui a été présidée par le directeur des Opérations à la Banque mondiale M.Ousmane Diagana, a réuni plusieurs participants de la Côte d’Ivoire, du Bénin, du Burkina Faso, de la Guinée et du Togo.
A Lomé, une quarantaine de chefs d’entreprises et représentants des banques ont participé à cette conférence, a constaté une journaliste de l’Agence Savoir News.
Mr Anala Arime, Directeur de la jeunesse et Noel Bataka secrétaire général du ministère de l’agriculture étaient aussi présents.
Le rapport a été dans un premier temps, présenté par son auteur principal M. Deon Filmer, économiste en Chef à la Banque mondiale.
Selon le document dont la publication a été faite conjointement pat la banque mondiale et l’Agence Française de Développement (AFD), près de 80 % de la main-d’œuvre — dans un avenir proche — continuera à travailler dans de petites exploitations agricoles et des activités individuelles ou familiales de petites tailles, le secteur salarié formel ne pouvant générer suffisamment d’emplois pour résoudre la problématique de l’emploi des jeunes.
L’Afrique pourrait grandement profiter d’une main d’œuvre jeune et qualifiée, à condition que les Gouvernements africains investissent dans l’éducation et la formation professionnelle des jeunes. Les secteurs pouvant absorber cette main-d’œuvre abondante sont : l’industrie manufacturière, les services et l’agriculture ; des secteurs traditionnellement à haute intensité de main-d’œuvre, capables de générer des emplois productifs pour les jeunes, souligne le document.
Le rapport s’est surtout attaché dans un premier temps à esquisser la dynamique du défi de l’emploi des jeunes en Afrique subsaharienne aujourd’hui en mettant l’accent sur cinq éléments fondamentaux : la transition démographique, le rôle des ressources minérales, le réservoir largement inexploité des opportunités dans le secteur agricole, l’expansion massive de l’accès à l’éducation et les aspirations des jeunes et des décideurs.
Aujourd’hui, l’Afrique subsaharienne a une opportunité sans précédent. La moitié de la population a moins de 25 ans. Entre 2015 et 2035, il y aura chaque année 500.000 jeunes de quinze ans de plus que l’année précédente, relève le rapport.
Pendant ce temps, la population dans le reste du monde est ou sera bientôt vieillissante. La forte augmentation de la population jeune en Afrique est une opportunité au regard de plusieurs faits, souligne le rapport.
Alors, le défi de l’emploi des jeunes en Afrique ne peut pas être abordé à travers des solutions simples. C’est le reflet des défis et des opportunités auxquels les pays eux-mêmes font face dans un monde globalisé.
Le principal problème de l’emploi réside dans le fait que la productivité et les revenus sont faibles, tandis que les aspirations, surtout celles des jeunes, sont élevées, poursuit le rapport.
« Malgré les progrès enregistrés dans de nombreux pays, la plupart des jeunes d’Afrique aujourd’hui n’auront pas une transition facile et toute tracée vers un emploi à revenu assuré, un des aspects essentiels de l’âge adulte. Toutes les parties prenantes (les gouvernements, les entreprises privées, les fournisseurs de formations privés, les Ongs et les jeunes-mêmes) ont un rôle à jouer pour faciliter cette transition », précise le document.
La présentation de ce rapport a été suivie d’une discussion sur la pertinence et l’applicabilité de ses résultats. Certains participants ont surtout voulu savoir le rôle que la banque mondiale entend jouer pour appuyer et accompagner les efforts des gouvernements.
Rappelons que l’Afrique subsaharienne vient d’achever l’une de ses meilleures décennies de croissance depuis les années 1960. Entre 2000 et 2011, le produit intérieur brut (PIB) a enregistré une hausse de plus de 4,5 % par an en moyenne contre 2 % environ au cours des 20 années précédentes (Indicateurs du développement dans le monde, années diverses).
En 2012, la croissance du PIB régional était estimée à 4,7 %, ou 5,8 % si l’on exclut l’Afrique du Sud (Banque mondiale 2013). Par ailleurs, la croissance globale en Afrique subsaharienne n’a toutefois pas été aussi inclusive des pauvres que dans d’autres régions. FIN
NB /Photo: Vue partielle des participants lors de la vidéoconférence à Lomé
Abbée DJAGLO (Stagiaire) / Rédaction
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