Jean Pierre Fabre, le président de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC, principal parti de l’opposition) a appelé à la « mobilisation » pour un « dialogue franc et structuré » en vue des réformes constitutionnelles et institutionnelles avant la présidentielle de 2015.
« Dans la perspective de notre victoire, la victoire des forces de l’alternance et du changement en 2015, nous vous appelons tous, dès maintenant, à une mobilisation générale, pour qu’ensemble, avec cette foi, ce courage et cette détermination, nous obtenions, conformément à l’Accord Politique Global (APG), un dialogue franc et structuré,
permettant l’adoption et la mise en œuvre consensuelles des réformes politiques, l’amélioration conséquente du cadre électoral et l’organisation rapide des élections locales », a déclaré M.Fabre dans un message à l’occasion de la célébration ce dimanche du 54ème anniversaire de l’indépendance du Togo.
« Nous voulons ici, mettre en garde les autorités togolaises contre leurs manœuvres dilatoires, car elles doivent comprendre, avec la mobilisation de ce samedi 26 avril, qu’elles entendront ainsi gronder la rue, de Lomé à Cinkassé, tant que les réformes politiques de l’APG, ne seront pas faites à la satisfaction des populations », a-t-il souligné.
Des forces de l’ordre ont dispersé samedi à coup de gaz lacrymogènes à Kodjoviakopé, des jeunes manifestants qui ont tenté de braver l’interdiction de manifester du gouvernement.
A en croire M.Fabre, le Togo « ne cesse de s’enfoncer dans les sombres dédales de la précarité, du dénuement et de la paupérisation ».
« La tournée de l’ANC en cours sur le territoire national, avec le soutien des partis membres du FRAC et du CST, nous édifie davantage sur l’état calamiteux du pays et la détresse des populations face au manque de perspective d’amélioration de leurs conditions de vie, inexorablement rythmées au quotidien par le manque d’eau potable, d’infrastructures scolaires et sanitaires, de routes bitumées ou de pistes carrossables. A cette situation désespérante s’ajoutent, en période électorale, des achats massifs de vote au moyen de divers artifices, y compris un déversement surabondant de Sodabi (alcool de fabrication locale), pour enivrer les électeurs et endormir leur conscience ! », a affirmé le président de l’ANC.
« Aujourd’hui, exactement 56 ans après la victoire électorale du 27 avril 1958, un autre scrutin non moins mémorable, défie notre soif de liberté, de justice et de progrès social. L’élection présidentielle de 2015 (…) nous donne l’occasion de mettre fin à l’impunité, à l’injustice, aux violations intempestives de la Constitution, des lois ainsi que des droits et libertés des citoyens. Elle nous donne l’occasion de mettre fin au pillage des richesses nationales, à la corruption et aux détournements des deniers publics. Elle nous offre l’occasion de reconstruire pierre par pierre notre pays meurtri. Elle nous offre l’occasion d’engager enfin, une lutte résolue et sans répit contre la faim, la misère et la pauvreté, et de donner sa chance à chaque Togolaise et à chaque Togolais, pour une vie paisible et décente », a-t-il poursuivi.
Dans son message à la nation samedi soir, Faure Gnassingbé a invité la classe politique « à dépasser les calculs partisans et les préoccupations électoralistes immédiates » dans des débats sur les réformes constitutionnelles et institutionnelles.
Selon le chef de l’Etat, « il n’est pas étonnant » que le débat sur les réformes politiques « soit si animé, à moins d’un an de la prochaine élection présidentielle ».
« (…) Le débat doit être utile et fécond. Il doit faire avancer la communauté de destin que nous nous efforçons de construire ensemble », a-t-il souligné.
Le pouvoir et l’opposition sont à couteaux tirés depuis quelques semaines sur le cadre des discussions devant conduire à ces réformes qui doivent porter notamment sur la limitation du nombre de mandat présidentiel, le mode de scrutin et la recomposition de la cour constitutionnelle et de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), structure chargée de l’organisation des élections.
Pour l’Union pour la République (UNIR, le parti au pouvoir), l’Assemblée nationale est le « cadre le plus indiqué pour débattre utilement des réformes envisagées, conformément à l’esprit de l’Accord Politique Global (APG) », signé en août 2006 par les différents acteurs politiques togolais. Cette proposition n’est pas du goût des principaux partis politiques de l’opposition, minoritaires au Parlement. Les deux grands regroupements, le Collectif « sauvons le Togo » (CST) et la Coalition « Arc-en-ciel », ont respectivement 19 et 6 sièges, contre 62 sièges pour le parti au pouvoir. FIN
Junior AUREL
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