L’Union européenne (UE) a décidé d’octroyer une subvention non remboursable d’environ 841,6 millions de F.CFA pour trois projets pilotés par trois organisations de la société civile au bénéfice d’une couche sociale de la population Togolaise en conflit avec la loi, a appris lundi soir l’Agence Savoir News auprès de la Délégation de l’UE à Lomé.
Les documents ont été signés ce mardi à Lomé par M. Nicolas Berlanga-Martínez, Chef de la Délégation de l’UE au Togo et les représentants des trois organisations bénéficiaires. Ce sont les locaux de la Délégation de l’UE qui ont servi de cadre à cette cérémonie.
Chacun de ces projets permettra des interventions à différents niveaux : dans les communautés, dans les prisons, auprès des autorités, des acteurs et des intervenants en milieu carcéral afin d’améliorer les conditions de détention et de réinsertion des personnes en conflit avec la loi et le respect de leurs droits.
Le premier projet intitulé « Soutien aux défenseurs des Droits de l’homme contre le mauvais traitement systématique des jeunes en conflit avec la loi et pour un meilleur accès à la justice dans quatre régions du Togo », est piloté par l’Union Chrétienne des Jeunes Gens/Young Men’s Christian Association (UCJG/YMCA).
Financé à hauteur de 498 000 euros soit 326,6 millions de francs CFA (pour une durée de 36 mois), ce projet a pour objectif de renforcer les libertés fondamentales des jeunes en conflit avec la loi et à leur faciliter l’accès à la justice à travers les activités menées sur le terrain par six organisations de défenseurs des Droits de l’homme : l’UCJG/YMCA, la LTDH (Ligue Togolaise des Droits de l’Homme), ACAT (Action Chrétienne pour l’Abolition de la Torture), le BICE (Bureau International Catholique de l’Enfance), ASF (Avocats Sans Frontière) et GF2D (Groupe femmes démocratie et développement) dans leurs activités de plaidoyer et de promotion des Droits de l’homme. Le projet vise également les fonctionnaires pénitentiaires, de la police et du système judiciaire.
Le deuxième financé à hauteur de 500 000 euros, soit 328 millions de francs CFA, est intitulé : « Quartiers d’avenir : protéger et réinsérer les personnes en conflit avec la loi ».
Conduit par Handicap International, ce projet vise notamment à renforcer la protection des personnes en conflit avec la loi à travers l’amélioration des besoins fondamentaux et de l’accès aux services d’accompagnement psychosocial, à encourager un meilleur exercice des droits en détention et à favoriser les chances de réinsertion post carcérale.
L’objectif du projet est de donner un visage humain aux conditions de détention et une chance à la réinsertion socioprofessionnelle post-carcérale.
Le troisième et dernier projet est piloté par le Bureau National Catholique de l’Enfance du Togo (B.N.C.E.-Togo). D’un montant de 285.000 euros soit près de 187 millions de francs CFA (pour une durée de 24 mois et couvrant l’ensemble du territoire national) ce projet intitulé : « Appui à la promotion d’une justice restauratrice pour enfants au Togo ».
Il vise à favoriser un environnement protecteur et de réinsertion scolaire, socio professionnelle et familiale de ces enfants privés de liberté par la promotion et la défense de leurs droits fondamentaux. Il s’agit de développer et de promouvoir un système de justice juvénile conforme aux normes nationales et aux standards internationaux.
Selon le chef de la délégation d’ l’UE au Togo, ces trois organisations ont été choisies après un appel à proposition.
« Nous avons sélectionné ces trois organisations qui à notre avis, remplissent les critères au regard de l’appel à proposition. Mais je voudrais souligner que les trois organisations sont complémentaires dans leurs actions », a indiqué Nicolas Berlanga-Martínez.
« Une chose importante : les trois organisations vont travailler presque sur l’ensemble du territoire. Deux vont couvrir le centre du pays et la troisième couvrira Lomé, Kara et Dapaong. Donc au moins 80% de la population carcérale du pays seront couvertes », a-t-il souligné.
Mme Cécile Roy, représentante de Handicap International pour le Togo et le Bénin et porte-parole des trois organisations bénéficiaires a surtout mis l’accent sur l’état général de santé des détenus qui selon elle est « très inquiétant » et « la détention se traduit souvent par une rupture familiale qui aggrave le phénomène d’isolement et de mal-être psychologique lié à l’incarcération ».
« Face à cette situation, mettre en œuvre un projet qui vise à obtenir des résultats concrets et des changements tangibles pour les plus vulnérables et les personnes en conflit avec la loi en particulier est un défit important que chaque organisation présente tente de relever chaque jour », a-t-elle souligné.
« Notre engagement auprès des bénéficiaires de nos actions, nous donne l’espoir d’y parvenir, mais les efforts entrepris dans le cadre de ces projets doivent être soutenus, notamment : (i) efforts de réforme au niveau du secteur de la justice, (ii) les efforts d’amélioration des lieux d’incarcération, (iii) les efforts des familles et des communautés pour garder leurs portes ouvertes aux leurs qui vivent des situations plus que difficiles et faciliter leur retour, (iv) et les efforts des personnes en conflit avec la loi, les bénéficiaires de nos actions (…) », a précisé Mme Cécile Roy. FIN
En Photo: M. Nicolas Berlanga-Martínez échangeants les documents avec Mme Cécile Roy
Junior AUREL
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