Les élections locales tant attendues par les togolais auront bel et bien lieu, mais pas dans « l’improvisation et la précipitation », a martelé ce lundi, le ministre de l’administration territoriale Gilbert Bawara.
« Le gouvernement ne sera jamais dans l’improvisation et dans la précipitation. Il faut accélérer le rythme, mais de manière méthodique », a souligné le ministre invité sur la radio privée Victoire Fm.
La plupart des partis politiques de l’opposition exigent depuis quelques mois, la tenue des élections locales. Le Togo n’a jamais organisé les locales, depuis le début du processus démocratique en 1990. Les Maries sont dirigées par les présidents de délégations spéciales nommés par le pouvoir en place. Ces locales devraient être couplées avec les législatives du 25 juillet, mais elles ont été finalement reportées.
Selon le ministre Bawara, il faut nécessairement une feuille de route listant clairement toutes les étapes, le cadre logique et la manière dont le pays doit avancer vers la décentralisation.
« Que cela se passe dans un mois, dans deux mois, dans six mois… l’essentiel est qu’au lendemain de la mise en place des collectivités locales, elles puissent fonctionner. Nous ne devons pas nous précipiter, juste parce qu’il faut satisfaire des intérêts d’ordre politique », a-t-il souligné.
« Nous voulons qu’à l’occasion de ces élections locales et de la décentralisation, chacun se sente écouté : les partis politiques, la société civile, les populations. Il faut prendre le temps d’expliquer, de sensibiliser et d’informer. Il faut mettre en place tous les mécanismes nécessaires à la bonne organisation de ces élections », a poursuivi le ministre.
Mais selon certaines indiscrétions, le pouvoir en place serait acculé par des chancelleries, afin que ces élections soient organisées dans un bref délai.
« Nous avons dépassé cette phase. Les togolais doivent retrouver leur dignité. Nous devons faire les choses, parce que c’est nécessaire pour notre pays, c’est pour le bien des populations togolaises et non pas, parce qu’un ambassadeur ou un diplomate nous dicterait nos conduites », a-t-il indiqué.
Pour le ministre, les droits de l’homme doivent être respectés dans notre pays par tout le monde, la justice doit être un guide dans un esprit d’indépendance, d’impartialité et de crédibilité. Les libertés publiques doivent être respectées.
« Nous devons travailler pour améliorer le développement économique et le bien-être des populations, non pas parce que cela ferait plaisir à des diplomates, mais parce que c’est des aspirations légitimes de notre peuple. C’est d’ailleurs pourquoi nous avons tenu sur nos propres moyens à organiser des élections législatives », a-t-il poursuivi.
« Moi je fais partie d’une formation politique +UNIR+ (Union pour la République) qui ne va pas prendre des directives ou des orientations dans les chancelleries. En 1991, c’est les mêmes diplomates qui parfois, ont poussé nos frères et sœurs de l’opposition dans un certain esprit et une option de la démocratie qui a échouée. Nous, nous ne voulons pas répéter la même chose. Les erreurs que l’on commet, ne doivent jamais être reproduites, on doit en tirer les enseignements nécessaires », a-t-il précisé.
Revenant sur les récentes polémiques autour d’un partage des chefs de délégation en lieu et place des élections locales lors d’une rencontre avec l’opposition, M.Bawara a affirmé : « A aucun moment, nous n’avons évoqué une quelconque possibilité de partager des délégations spéciales ».
« Je ne vois pas comment nous serions désireux d’engager un processus qui aboutisse à mettre fin à une situation d’exception et à une anomalie et en même temps, vouloir pérenniser cette situation-là ? », s’est-il interrogé.
Rappelons que les togolais étaient aux urnes le 25 juillet dernier, pour renouveler leur Parlement. Les élections présidentielles sont prévues pour la fin du premier trimestre 2015. FIN
Junior AUREL
Savoir News, La Maison de L’INFO
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