L’Union européenne (UE) va décaisser 9,1 milliards de F.CFA (14 millions d’euros) pour le Togo en matière d’appui budgétaire pour 2013, a annoncé mardi Nicolas Berlanga-Martinez, le chef de la délégation de l’Union européenne au Togo à l’issue de la 14ème session du dialogue politique entre l’UE et le Togo. Cette subvention servira à appuyer des réformes macroéconomiques.
Le dialogue politique Togo/UE s’inscrit dans le cadre du Partenariat entre les deux parties, conformément à l’accord de Cotonou. Ainsi, des sessions de dialogue politique sont organisées régulièrement où des sujets d’intérêt commun à caractère national, régional ou international sont passés en revue. Ces sessions de dialogue permettent de définir des lignes d’action conjointes à court terme en faveur de la paix et de la stabilité internationales, du respect des Droits de l’homme, de la démocratie et du développement inclusif.
La 14ème session de ce dialogue a connu une innovation avec l’élargissement des échanges à de nouveaux de sujets d’intérêt économique. Ainsi, les discussions ont porté, au plan national, sur des questions d’ordre économique et politique, notamment sur l’accompagnement de l’UE pour le 11ème Fond européen de développement (FED), la situation socio-politique après les élections législatives du 25 juillet dernier ainsi que sur la réforme de la justice et la mise en œuvre des recommandations de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR).
Environ 142 milliards de F.CFA (216 millions d’euros) seront débloqués par l’UE en faveur du Togo pour la période 2014-2020 au titre du 11ème FED. L’aide européenne au Togo s’est alors accrue de 70% par rapport au montant alloué initialement lors de la programmation du 10ème FED (2008-2013).
Selon le chef de la diplomatie togolaise, la réussite des dernières législatives témoigne, encore une fois, de « l’engagement du gouvernement et du peuple togolais à aller progressivement et de manière irréversible vers l’encrage définitif de la démocratie et de l’Etat de droit au Togo ».
« L’apaisement politique dont jouit aujourd’hui notre pays, n’aurait sans doute pas été possible sans une politique permanente de dialogue visant à transcender les clivages politiques et à mobiliser tous les Togolais autour de l’œuvre de réconciliation et de développement national. La réconciliation, entamée depuis quelques années déjà, suit donc son cours et amorce une phase décisive de son processus, vu l’importance que le Gouvernement attache actuellement à la mise en œuvre des recommandations de la CVJR », a souligne Robert Dussey.
Ce dernier a réaffirmé la volonté du gouvernement à continuer de faire du dialogue « son mode de gouvernance et à poursuivre les réformes déjà engagées dans divers secteurs, y compris celui de la justice, afin de parachever le processus de démocratisation indispensable à la poursuite du développement harmonieux du pays ».
M.Dussey a témoigné aux partenaires européens, la « profonde reconnaissance » du gouvernement pour leur « implication dans la recherche du dialogue permanent entre les principaux acteurs de la vie socio-politique du Togo et leur accompagnement de notre pays dans sa recherche constante du bien-être de ses populations ».
Pour le chef de la Délégation de l’UE au Togo, cette rencontre est une continuité du dialogue pour partager des lignes d’actions du gouvernement, afin d’établir des priorités de développement pour les prochains mois.
« Nous avons passé en revue les aspects liés à la coopération avec l’UE, à la situation socio-politique et économique. Nous avons aussi encouragé le gouvernement à aller vers les réformes. L’UE va continuer à jouer le rôle constructif de développement. C’est une priorité commune et la réponse doit être commune », a précisé Nicolas Berlanga-Martinez.
Rappelons que Bruxelles a repris sa coopération avec Lomé en décembre 2007, après environ 14 années de brouille entre les deux parties. L’UE avait suspendu son aide au Togo en 1993 pour « déficit démocratique ». Les efforts fournis par les autorités togolaises notamment en matière de respect des droits de l’homme et surtout la bonne tenue des élections législatives de 2007 ont poussé l’UE à reprendre entièrement sa coopération avec le Togo.
Depuis lors, plusieurs programmes ont été mis en œuvre et les premiers résultats commencent à apparaître, que ce soit au niveau de l’appui aux institutions, dans le domaine de l’eau et de l’assainissement, des infrastructures, ou encore de la gouvernance politique et de la justice. FIN
En Photo: MM.Dussey (à gauche) et Berlanga-Martinez devant des journalistes à la fin des discussions
Nicolas KOFFIGAN/ Junior AUREL
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