« Les modestes avancées enregistrées au cours de ces derniers mois et qui ont permis la tenue d’élections paisibles, sont la preuve que les togolais, quand ils le veulent, peuvent se faire confiance et placer le bien commun au-dessus de leurs ambitions politiques », a affirmé vendredi dernier Mgr Nicodème Barrigah-Benissan, Evêque d’Atakpamé et ancien président de la Commission Vérité Justice et Réconciliation (CVJR).
Le Prélat avait fait cette déclaration peu après avoir reçu ses insignes « chevalier de la Légion d’honneur », la plus haute décoration française. Cette distinction lui avait été remise par l’ambassadeur de France au Togo Nicolas Warnery lors d’une cérémonie à la résidence de France à Lomé.
Selon Mgr Barrigah-Benissan, les togolais « peuvent, quand ils veulent, s’accepter mutuellement et œuvrer ensemble à l’édification de la patrie dans le respect des choix des autres ».
« Il est heureux de constater qu’après les turbulences pré-électorales, le Togo connaît depuis quelques semaines, un temps d’accalmie dont chacun peut à juste titre se réjouir », a-t-il souligné.
Les togolais ont renouvelé le 25 juillet, et pour la quatrième fois depuis le processus démocratique, leur Parlement. Le pays avait connu une période pré-électorale tendue, l’opposition réclamant un dialogue « franc et structuré » avec le pouvoir avant la tenue de ces élections.
Grâce à la médiation de Mgr Barrigah-Benissan, appuyé après par le groupe des ambassadeurs, de petites concertations ou discussions entre le pouvoir et l’opposition ont pu se tenir, décrispant l’atmosphère politique.
« Cependant, les défis que nous avons à relever ensemble sont eux-aussi extrêmement importants pour le renforcement du climat de paix, la consolidation de la démocratie et le développement économique de notre pays », a averti le Prélat.
Il a salué « l’engagement réitéré » du gouvernement togolais à rédiger un livre blanc et à faire des élections locales, ainsi que des réformes institutionnelles, une priorité de son programme pour les mois à venir.
« Notre vœu à tous est que cet engagement connaisse dans les prochains mois, un heureux aboutissement », a-t-il poursuivi.
Mgr Barrigah-Benissan a invité « chaque citoyen et chaque citoyenne à prendre à cœur le processus de réconciliation engagé dans notre pays, en faisant sa part, car notre plus grande distinction honorifique, sera incontestablement la mise en œuvre effective des recommandations de la CVJR ».
A en croire l’ancien président de la CVJR, il est évident que le processus de réconciliation n’aurait jamais vu le jour, sans la volonté politique clairement exprimée du président de la république et du gouvernement togolais.
« Une volonté que viennent de confirmer la création du Haut commissariat de la réconciliation et au renforcement de l’unité nationale, ainsi que l’attribution d’un mandat spécial au ministère des droits de l’Homme et de la consolidation de la démocratie, chargé de la mise en œuvre des recommandations de la CVJR », a-t-il souligné.
Mgr Barrigah-Benissan a invité « chaque citoyen et chaque citoyenne à prendre à cœur le processus de réconciliation engagé dans notre pays, en faisant sa part, car notre plus grande distinction honorifique, sera incontestablement la mise en œuvre effective des recommandations de la CVJR ».
« C’est aujourd’hui que le devoir nous appelle à marcher ensemble vers cette perfection, vers ce mieux-être que nous voulons pour notre pays ».
Pour l’ancien président de la CVJR – citant l’Abbé Pierre (un prêtre français qui a consacré sa vie à la cause des déshérités) – « il ne faut pas attendre d’être parfait, pour commencer quelque chose de bien ».
« N’attendons pas avant d’agir, une perfection qui peut-être, n’arrivera jamais. C’est aujourd’hui que le devoir nous appelle à marcher ensemble vers cette perfection, vers ce mieux-être que nous voulons pour notre pays », a-t-il conclu.
Rappelons que la CVJR avait été installée le 29 mai 2009 par le chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé. Elle avait pour mission de déterminer les causes, l’étendue et les conséquences des violations des droits de l’Homme et les violences qui ont secoué les fondements de la communauté togolaise de 1958 à 2005 et de proposer des mesures susceptibles de favoriser le pardon et la réconciliation.
Au cours de sa mission, cette commission avait enregistré 22.415 dépositions, selon le rapport final remis au chef de l’Etat en avril 2012.
Sur un total de 8.080 dossiers présélectionnés, elle a pu auditionner 425 en séances publiques, 30 en séances in camera, 50 en privé, 5 en Vidéoconférence et 13 en audiences spéciales. FIN
En Photo: Mgr Barrigah, peu après la cérémonie de décoration
Junior AUREL
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