Démarrée mercredi, la visite de terrain à l’intérieur du pays, de la troisième mission de supervision conjointe Banque mondiale/Fonds International de Développement Agricole (FIDA) /Gouvernement des trois premiers projets soutenant la mise en œuvre du Programme National d’Investissement Agricole et de Sécurité Alimentaire (PNIASA), s’est achevée samedi.
Les projets ayant fait l’objet de cette supervision sont: le Projet d’Appui au Développement de l’Agriculture au Togo (PADAT), le Projet d’Appui au Secteur Agricole (PASA) et le Programme de Productivité Agricole en Afrique de l’Ouest – Projet Togo (PPAAO/Togo).
L’objectif général de cette mission est de faire le point sur les actions entreprises depuis la dernière mission de supervision (d’avril 2013), et d’entrevoir les perspectives sur les 6 prochains mois.
Les membres de cette mission ont entamé leur travail depuis le 7 octobre à Lomé et boucleront la boucle le 18 octobre prochain.
Première étape lors du périple: le site de production de semences de base de riz et de test d’adaptation sur le riz de Mission Tové (environ 30 km au nord de Lomé), visité mercredi.
Sur place, les agronomes de l’Institut togolais de recherche agronomique (ITRA) ont effectué grâce à une convention avec le Programme de productivité agricole en Afrique de l’ouest (PPAAO), un cloisonnement du riz local avec une race de riz indonésien donnant une variété de semences de riz appelé Eréca. Et selon les experts agricoles, « Eréca » est bien adaptée à la terre du Togo, car sa production est rapide et donne de bons rendements aux producteurs.
Les experts de la BM se sont ensuite rendus sur le site d’irrigation et de production des semences de pré-base et de base du maïs de l’ITRA à Ativimé dans la préfecture de Zio. Grâce à l’aide du PPAAO, les agronomes ont pu avoir trois races de maïs qui sont en cours d’expérimentation et qui seront bientôt mis à la disposition des producteurs.
« Nous avons les races Ikénné (en graine), TZE et Obatanpa. Notre but est de multiplier les semences certifiées et des les distribuer gratuitement avec la subvention du projet aux producteurs », a expliqué Pokanam Yentchabré, directeur du Centre de recherche agricole du littoral (CRA-L).
Le Centre d’Ativimé dispose de 41 hectares cultivables pour les expériences, mais seulement une dizaine d’hectares sont cultivés, à cause de certaines difficultés techniques et environnementales », a-t-il indiqué.
Jeudi, la mission a mis le cap sur la station de production de géniteurs de Kolokopé à une dizaine de kilomètres d’Anié. A cet endroit, les agronomes font des recherches sur l’élevage des petits ruminants en vue de promouvoir l’élevage des ovins et caprins au Togo.
La station de recherches nationales ovins-caprins a une superficie de 125 hectares. Environ 750 petits ruminants mère-brebis de race « djallonké » (tripanotolérante, c’est-à-dire une race immunisée contre la mouche tsé-tsé) sont entretenues et suivies.
« L’ensemble de notre système est basé sur la recherche de géniteurs. Notre objectif est d’améliorer la race bovine djallonké, la race des zones humides. La convention avec le PPAAO nous permet de produire des géniteurs sélectionnés au profit des éleveurs du Togo. Avec ce projet, nous avons déjà positionné trois bandes de 750 boucs », a mentionné Bonfoh Bédibètè, directeur du Centre de recherche agronomique de la savane humide (CRA-SH) de Kolokopé.
Pour ce dernier, le centre a besoin également d’être rénové: « nos bergeries doivent être rénovées. Nous avons également de problèmes de moyens de transports, car nos véhicules sont vétustes. En plus, nous avons de problèmes d’eau ».
Après, la délégation s’est rendue dans des champs de maïs des producteurs modèles à Lama Tessi (dans la région centrale). Ces producteurs dits « modèles » ont bénéficié de l’appui du PPAAO par la fourniture de semences et de l’engrais.
Selon ces producteurs, cet appui les a beaucoup aidés. « Aujourd’hui, j’ai une bonne production. Le projet m’a beaucoup apporté cette année », s’est réjoui Amouzou Diyame, l’un des producteurs « modèles ».
« Sur le terrain, il y a du concret et les résultats sont encourageants. Les équipes de soutien ont techniquement appuyé les producteurs et cela rentre dans la convention avec le PPAAO », a confié Souleymane Fofana, spécialiste Principal en Développement Rural et Co-chargé Régional du Projet PPAAO.
« Il faut reconnaître que le Togo a fait un grand pas, même si beaucoup reste à faire. Il faudrait que cela puisse continuer », a souligné Nicolas Ahouissoussi, Agro-économiste Principal.
Vendredi et samedi, cette mission conjointe a visité le groupement de production du Sésame à Kousountou (préfecture de Tchamba) et un éleveur de moutons à Gagbadaï, (environ 30 kilomètres de Sokodé). Elle a également visité des producteurs de grains ayant bénéficié des semences PPAAO à Lama, la provenderie de poisson de la ferme de Pya et une ferme de production et de commercialisation de sésame à Kamboli.
Grâce à l’appui du PASA, les membres de cette ferme ont produit cette année, 107 sacs de 100 kilogrammes de sésame.
« Avec l’appui du PASA, nous avons bénéficié du matériel et des insecticides, sans oublier la formation que avons suivie sur les techniques de l’agriculture et de coopérative », a indiqué Boukari Aboubacvar, porte-parole du groupement à Kousountou.
« L’année passée, notre groupement a récolté 57 kilogrammes de sésame (sur 11 hectares). Cette année – avec l’appui du PASA – nous avons produit 107 sacs de sésame (sur 15,75 hectares). Cette production et la vente du sésame nous ont permis de régler nos problèmes », a-t-il souligné, invitant les responsables du PASA à les aider à mécaniser leur agriculture.
Pour Benjamin Billard, le chargé des opérations principales, il y a eu beaucoup d’avancées sur le terrain, malgré les retards. « Je suis satisfait et je ne peux qu’encourager les populations à continuer », a-t-il précisé.
Rappelons que cette 3ème mission conjointe de supervision Banque mondiale-FIDA examinera les progrès réalisés dans la conduite des composantes des trois projets et les résultats obtenus dans l’atteinte de leurs objectifs de développement. Elle fournira également une assistance technique pour la programmation et la mise en œuvre des activités dans le but d’améliorer les performances des projets. FIN
Nicolas KOFFIGAN /Junior AUREL
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